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Dans un livre à paraître mardi, Marine Le Pen dénonce l'existence d'un "projet mondialiste"

Dans un ouvrage à paraître mardi 31 janvier, Marine Le Pen dévoile son projet présidentiel et dénonce l'existence d'un "projet mondialiste", qu'elle érige en ennemi numéro un.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marine Le Pen dénonce un "projet mondialiste" dans son livre à paraître mardi 31 janvier (AFP)

Dans un ouvrage à paraître mardi 31 janvier, Marine Le Pen dévoile son projet présidentiel et dénonce l'existence d'un "projet mondialiste", qu'elle érige en ennemi numéro un.

Pour Marine Le Pen, la crise n'est pas seulement le fruit d'erreurs économiques et politiques mais est née de la volonté d'une "oligarchie mondialisée". C'est ce "projet mondialiste" que la candidate du Front national dénonce dans son livre "Pour que vive la France" qui paraîtra mardi aux éditions Grancher.

Alors que la deuxième partie du livre reprend les grandes lignes déjà annoncées de son projet, autour de l'"Etat fort" et "stratège", c'est dans la première partie, plus longue, qu'elle donne sa grille de lecture de la situation actuelle. Pour Mme Le Pen, il y a un projet, "le projet mondialiste", qui vise à détruire les identités, les cultures, les nations et la régulation de l'économie pour imposer un ultralibéralisme et un libre-échange ne profitant qu'à une "oligarchie", ou "hyper-classe mondialisée".

Ce "mondialisme", qu'elle distingue de la mondialisation, serait "une idéologie" qui "vise à façonner un nouvel homme, sorte d''homo mondialisus', vivant hors sol, sans identité autre que celle du consommateur global", écrit-elle. A coups de références tous azimuts (le général de Gaulle, Pierre Mendès-France, Jean-Pierre Chevènement, Franklin D. Roosevelt, Victor Hugo, mais aussi Jean Jaurès et... Karl Marx), Marine Le Pen cherche clairement à se démarquer de sa famille politique. A plusieurs reprises, elle cite le "Manifeste des économistes atterrés", très apprécié à la gauche de la gauche. Et la notion controversée de préférence nationale, qu'elle défend toujours, n'est pas développée.

"Magma mondialisé"

Pour Marine Le Pen, qui parle de "magma mondialisé", tout fait sens. La "crise n'en est pas une pour tout le monde, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle est programmée!", affirme-t-elle, y voyant pour preuve l'accroissement des inégalités de revenus et de patrimoine. Du "mondialisme", terme omniprésent, découleraient la financiarisation de l'économie, les privatisations, l'Union européenne, mais aussi l'euro, qui n'a pas été, à ses yeux, qu'une erreur économique ou politique. Sa création "servait aussi un autre projet", celui d'ouvrir au "capitalisme mondialisé" une France résistante avec son "Etat régulateur" et son "économie mixte".

Là où la distinction se fait très clairement avec la gauche, c'est dans la dimension culturelle et identitaire que Marine Le Pen donne au "mondialisme". Si l'immigration est vue comme une arme du "grand patronat" pour faire baisser les salaires, elle aurait aussi "facilité le travail de déracinement des Français, sommés de se réjouir de cette nouvelle société, aux couleurs Benetton".

La présidente du parti d'extrême droite dresse un tableau assez diffus des complices du système, qu'on trouverait chez les "élites politiques" -- gauche et droits confondues -- "médiatiques" et "financières", dont elle dénonce les connivences, dans une analyse assez classique pour le FN. Pour elle, "l'oligarchie mondialisée possède toujours deux fers au feu": "un Hollande peut remplacer au pied levé un Sarkozy ou un Strauss-Kahn, sans jamais changer l'essentiel".

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