Valls défend la déchéance de nationalité face aux "amalgames" qui "renforcent la propagande" du FN
Le Premier ministre a publié une tribune sur Facebook, dans laquelle il défend la volonté de François Hollande d'inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour terrorisme.
Elargir la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, une idée d'extrême droite ? Le vice-président du Front national, Florian Philippot, considérait que la défense de la mesure par François Hollande représente une "victoire idéologique" de son parti. Il n'en est rien pour Manuel Valls. "C'est strictement faux", répond le Premier ministre, lundi 28 décembre, dans une tribune publiée sur son compte Facebook.
"Ce principe existe dans de nombreux pays démocratiques proches de la France : en Grande-Bretagne, au Canada, en Suisse, aux Pays-Bas et d’autres encore, sans doute", affirme Manuel Valls, qui fait face aux critiques de la gauche, depuis que François Hollande a confirmé sa volonté d'inscrire dans la Constitution cette déchéance de nationalité élargie. "Affirmer [que c'est une idée d'extrême droite], cela permet au Front national et aux cercles identitaires de renforcer leur propagande", ajoute le Premier ministre.
"Un acte symbolique fort"
"Ce qui est une idée d’extrême droite, c’est de fonder la nationalité exclusivement sur le sang, sur l’appartenance ethnique, sur ce qui, par nature, ne peut jamais être révoqué, estime Manuel Valls. Car les doctrines d'extrême droite tournent radicalement le dos à la conception historique ouverte de la nation française, fondée sur l'adhésion à l'idéal républicain et sur la volonté commune de vivre ensemble qui unit tous les citoyens français !"
"Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale, poursuit Manuel Valls. Rien de moins, rien de plus." Le Premier ministre note que la proposition "recueille une très large adhésion parmi les Français" : 94% d'entre eux y sont favorables, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié en novembre.
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