Débat présidentiel : pourquoi TF1 a le droit de zapper Nicolas Dupont-Aignan
Le candidat à l'élection présidentielle conteste son absence au débat organisé lundi 20 mars sur la chaîne.
Nicolas Dupont-Aignan ne lâche pas le morceau. Après avoir quitté le plateau du JT de 20 heures de TF1 samedi 18 mars, après avoir déposé un recours devant le Conseil d'Etat, le candidat à la présidentielle "reste indigné" de ne pas avoir été convié au débat de lundi 20 mars. TF1 a donc décidé de lui répondre, dimanche 19 mars. Franceinfo vous explique pourquoi la chaîne a le droit de zapper Nicolas Dupont-Aignan.
Parce que l'égalité du temps de parole n'est pas encore obligatoire
Depuis le 1er février, les médias audiovisuels (radio et télé) sont soumis à des règles très précises pour garantir le pluralisme. Ces règles ont été fixées par le CSA et se déroulent sur trois périodes. Avant la publication de la liste officielle des candidats, samedi 18 mars, les temps d’antenne étaient régis par les règles de l’équité pour les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens. Le temps de parole doit correspondre à la représentativité du candidat (selon son nombre d'élus, de soutiens et les résultats des élections) et à sa contribution à l'animation du débat électoral (meetings, débats).
Les candidats officiels désormais connus, les règles changent... un peu. A présent, l'équité du temps de parole et du temps d'antenne s'applique dans des conditions de programmation comparables. Une minute au JT de 20 heures, ne peut plus être rattrapée par une minute d'antenne au milieu de la nuit... Mais la stricte égalité des temps de parole ne s'appliquera qu'à partir du 10 avril, date du début de la campagne officielle.
Parce que Nicolas Dupont-Aignan n'est pas si mal représenté sur la chaîne
Nicolas Dupont-Aignan n'est pas sous représenté sur TF1, selon les analyses de temps de parole du CSA. Sur la période du 1er février au 12 mars, il cumulait 7 minutes et 33 secondes de temps de parole sur la chaîne, soit 4,5% du total comptabilisé par le CSA. C'est plus que d'autres candidats désormais officiels : Nathalie Arthaud a dû se contenter d'à peine 50 secondes de temps de parole sur TF1, Philippe Poutou de 21 secondes, Jacques Cheminade de 19 secondes, Jean Lassalle de 16 secondes.
Un temps de parole jugé équitable pour le leader de Debout la France, selon les juges du Conseil d'Etat qui ont rejeté son recours. "Compte tenu tant de la représentativité de M. Dupont-Aignan que de sa contribution au débat électoral, le temps de parole et d’antenne dont il a bénéficié depuis le début du mois de février 2017 ne traduit un déséquilibre incompatible avec le respect du principe d’équité", affirment les juges.
Parce qu'il a eu une nouvelle opportunité d'être exposé
Pour équilibrer les temps de parole, TF1 a invité Nicolas Dupont-Aignan un entretien d'une dizaine de minutes, samedi 18 mars pendant le JT de 20 heures. Avec cette proposition, l'absence du candidat au débat n'est pas "de nature à compromettre à elle seule de façon irrémédiable (...) le respect (...) du principe 'd’équité renforcée'", estime le Conseil d'Etat.
Mais face aux 5,7 millions de téléspectateurs du JT de 20 heures, samedi 18 mars, Nicolas Dupont-Aignan a préféré quitter le plateau afin de marquer, une fois de plus, son mécontentement.
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