Déchéance de nationalité : "Si ça ne marche pas, tant mieux !"
C'était sa première interview télévisée depuis son départ du gouvernement. Christiane Taubira était hier soir l'invitée de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2.
Pendant près d'une heure et demie, l'ancienne Garde des Sceaux s'est montrée offensive. Elle a défendu son bilan à la tête du ministère de la Justice, et a continué de s'opposer à la déchéance de nationalité et à la révision de la Constitution, égratignant au passage Manuel Valls.
Christiane Taubira n'a pas l'intention de se taire. Après avoir quitté le ministère de la Justice, la ministre a rejoint celui de la parole. Pour vendre son livre, faire vivre ses idées, exister encore dans le débat sur la déchéance de nationalité. Une première émission depuis sa démission, qu'elle ne regrette pas malgré la tournure que prennent les débats "Si ça ne marche pas, je dis «Tant mieux !» parce que sincèrement je souhaite l’échec de cette disposition ".
L'échec de la Constitution, mais pas celui de François Hollande : "Je ne porte pas de jugement sur le président de la République. Quand le pays est ébranlé, est dans le doute, il a besoin d’institutions forte. A plusieurs reprises j’ai eu des frissons en imaginant que ce soit un autre président à ces moments-là ."
Et Christiane Taubira d'admettre alors la possibilité de voir un jour le Front National au pouvoir : "Pendant longtemps j’ai refusé cette hypothèse mais il faut maintenant considérer que cette hypothèse est plausible. Mais quel malheur… " Si l'ancienne Garde des Sceaux continue d'épargner François Hollande, avec le Premier ministre c'est à fleuret moucheté. Comme ce reproche qu'elle lui fait de vouloir confisquer le débat : "Il y a une espèce de contamination bonapartiste, et ça n’est pas la gauche. La gauche périt de cela ! La gauche, c’est le débat ". Un débat dans lequel Christiane Taubira a bien l'intention de faire encore entendre sa voix.
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