Dominique Strauss-Kahn va tenter de s'expliquer dimanche pour la 1re fois depuis son arrestation à New York le 14 mai
Il sera interviewé lors du 20 heures de la chaîne privée TF1.
L'ex-directeur général du FMI s'était brièvement exprimé devant la presse après l'abandon des charges aux Etats-Unis le 23 août dernier.
Après trois mois d'enquête, le procureur américain Cyrus Vance a estimé que Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne de 32 ans qui l'accuse, n'était pas un témoin crédible, après des mensonges répétés de sa part.
Pour autant, une procédure civile reste en cours à New York. Les avocats de la femme de chambre n'entendent pas relâcher leur étreinte. Ils mettent ainsi en avant la proximité entre l'épouse de DSK, Anne Sinclair, et la journaliste qui l'interviewra, Claire Chazal. Ils ont mis en garde contre un "coup publicitaire".
Dans le même temps, Dominique Strauss-Kahn doit aussi faire face à la procédure engagée en France par Tristane Banon. Selon cette jeune femme, il aurait tenté de la violer en 2003. Récemment entendu par la police, il a concédé des "avances", tout en niant l'agression.
Au niveau politique, il a choisi de s'exprimer en pleine campagne de la primaire socialiste, après le premier débat télévisé de jeudi. Les déclarations de plusieurs leaders du PS l'attestent: la plupart ont hâte de passer à autre chose, d'autant que selon un sondage publié après son retour, 76 % des personnes interrogées considèrent que l'affaire n'a pas abîmé l'image du parti socialiste. Jeudi, pendant le débat de la primaire, Arnaud Montebourg avait estimé que le "retour en politique" de DSK n'était "pas souhaitable", réclamant de sa part "des excuses à toute la gauche".
Dans le Journal du Dimanche, l'élu (PS) parisien Jean-Christophe Cambadélis, qui fut un de ses lieutenants, le décrit comme un homme "blessé, désolé, malheureux". Dans Le Parisisien, un autre de ses proches, le député Jean-Marie Le Guen assure que son ami n'est "pas dans une stratégie de retour politique ou institutionnel". "Indiquer une préférence pour l'un ou l'autre des candidats aux primaires, ce n'est ni le moment ni son état d'esprit", assure M. Le Guen. "Je m'attends qu'il aborde toutes les questions mais sans sombrer dans un voyeurisme déplacé", ajoute le député, pour qui "les Français attendent des explications mais pas un déballage".
Le principe même d'une interview, alors qu'il n'en a pas encore terminé avec la justice, a choqué l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi, qui s'est dite "indignée" de la place accordée à DSK par les médias français.
Et qu'en dit l'opinion publique ? Selon une enquête IFOP publiée dimanche dans le JDD, 53 % des sondés demandent que M. Strauss-Kahn se retire de la vie politique.
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