Le RN largement en tête des sondages pour les européennes : "Je m'en fous", déclare l'ancien Premier ministre Édouard Philippe

"Je suis là pour parler d’Europe. Ce qui m'intéresse c'est de parler du fond et pas des projections de sondages", souligne l'ancien chef du gouvernement invité de France Bleu pays Basque.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays Basque
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L'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, le 7 mai 2024. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le RN est toujours largement en tête des sondages pour les européennes ? "Je m'en fous", réagit l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, invité de France Bleu Pays Basque mercredi 22 mai. "Je ne suis pas là pour commenter les sondages. Ça n'est pas mon problème", poursuit le maire du Havre et président du parti Horizons. "Je suis là pour parler d’Europe. Ce qui m'intéresse c'est de parler du fond et pas des projections de sondages."

Édouard Philippe regrette qu'on "ne parle pas souvent d’Europe". Il reconnaît cependant qu'il y a "beaucoup de Françaises et de Français qui souhaitent utiliser le scrutin national pour manifester soit une opposition, soit un avis, soit une frustration, soit une colère, soit une critique contre le gouvernement ou le président. Je veux bien en convenir, ça a été le cas à toutes les élections européennes. Je ne vois pas pourquoi ce n'est pas le cas aujourd'hui, analyse Édouard Philippe. Mais si on ne prend pas au sérieux les enjeux de cette élection européenne, alors on passe à côté de quelque chose et ce n'est pas un gros mot de prendre au sérieux ces enjeux". Il tacle la politique spectacle : "La politique, ce n'est pas simplement un concours de qui a la meilleure tête".

Le succès du RN, un risque pour l'Europe

Selon lui, le succès du RN met en danger l'Europe. "Pour la première fois, il est possible qu'une partie très significative du Parlement européen soit occupée par des députés qui au fond d’eux-mêmes, veulent remettre en cause l’idée européenne, veulent remettre en cause la construction européenne", plaide-t-il. Les candidats du Rassemblement national "ont beaucoup varié sur les questions européennes. Ce que je crains, c'est qu'au sein du Parlement européen, il y ait une masse critique de parlementaires, pas simplement Français d'ailleurs, qui ait envie de détruire l'idée de la construction de l'intérieur, soit en la ralentissant, soit en la rendant impossible. Et ça, ce serait très dangereux", prévient-il.

"Aujourd'hui, l'Europe dans son ensemble, pas simplement la France, est en train de prendre un choc de compétitivité négatif à cause des États-Unis et à cause de la Chine. Si on ne fait rien, alors on est largué sur la compétition européenne, alors ça veut dire qu’on va devenir plus faible, alors ça veut dire qu'on va devenir moins prospère. Et ça, ça m'inquiète", conclut l'ancien Premier ministre.

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