Manifestation anti-bassines : l'écologiste Yannick Jadot visé par un tag hostile, la réaction de Sandrine Rousseau critiquée à gauche
L'ancien candidat à l'élection présidentielle a notamment découvert des inscriptions sur son véhicule, dont l'une d'elles le qualifiant de "crevure".
Plusieurs milliers d'opposants à un projet de bassines agricoles ont manifesté samedi 29 et dimanche 30 octobre à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en présence de plusieurs personnalités politiques écologistes dont Yannick Jadot. Une venue qui a manifestement déplu à certains militants : la voiture dans laquelle le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle s'est rendu sur place, en compagnie du député Charles Fournier, a été taguée du mot "crevure", comme le montrent des images de BFMTV. Un acte qui a fait réagir à gauche dimanche.
L’ENQUÊTE - "Crevure": la voiture empruntée par Yannick Jadot vandalisée par des manifestants à Sainte-Soline ( @NelsonGetten ) pic.twitter.com/dPjBzTso2F
— BFMTV (@BFMTV) October 29, 2022
A Sainte-Soline, Yannick Jadot a également essuyé des sifflets lors d'une prise de parole, et a eu une altercation houleuse avec une militante se revendiquant de "l'ultragauche", devant les caméras de BFMTV. Commentant l'inscription le visant, il a critiqué "ceux qui jouent la division".
"EELV condamne sans réserve les actes de violence commis par des manifestant-es à l'encontre de Yannick Jadot et Charles Fournier", ont écrit les deux secrétaires nationaux adjoints du parti dans un communiqué, dimanche en fin de journée. "Le combat écologiste est non violent, et rien ne saurait justifier des insultes ou des dégradations".
"Yannick Jadot n'avait pas à être insulté"
Interrogée quelques heures plus tôt sur BFMTV, la députée EELV Sandrine Rousseau avait jugé que les tags visant l'élu ne faisaient "pas tellement avancer le débat". "Ceci dit, il faut que Yannick Jadot entende qu'on a besoin de retrouver une écologie de combat", a poursuivi celle qui était également présente à Sainte-Soline samedi.
Cette réaction a été critiquée par plusieurs figures de la gauche et écologistes. "Je ne comprends pas qu’une responsable politique puisse insinuer que des militants ont eu raison de s’en prendre à son véhicule", a réagi le député de La France insoumise Aymeric Caron sur Twitter. Le spécialiste du climat François Gemenne lui a reproché, sur ce même réseau social, de "légitimer cette violence" et de porter un "projet politique autoritaire".
Je suis opposé à la ligne de @yjadot. Favorable à la désobéissance civile, je milite pour une écologie radicale. Pour autant je ne comprends pas qu’une responsable politique puisse insinuer que des militants ont eu raison de s’en prendre à son véhicule. Ce n’est pas sérieux. https://t.co/6zZs8KN7Lj
— Aymeric Caron (@CaronAymericoff) October 30, 2022
La manière dont vous légitimez cette violence contre votre opposant politique en dit très long sur la nature profonde de votre personne et de votre projet politique autoritaire, @sandrousseau. https://t.co/TxXxhcivXi
— François Gemenne (@Gemenne) October 30, 2022
Dimanche soir, Sandrine Rousseau a une nouvelle fois commenté le tag visant son ex-concurrent à la primaire écologiste : "Yannick Jadot n'avait pas à être insulté", a-t-elle écrit sur Twitter, relayant le communiqué d'EELV.
L'ecologie est non-violente. On peut être contesté pour des positions politiques mais pas insulté.
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) October 30, 2022
Yannick Jadot n’avait pas à être insulté. https://t.co/QNNy7jelpb
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