Affaire Benalla : "C'est une communication qui rappelle celle de l'affaire Fillon"
"Chaque heure aggrave la crise et chaque heure décrédibilise l'exécutif", a estimé vendredi sur franceinfo Philippe Moreau-Chevrolet, président de MCBG conseil et professeur de communication politique à Sciences Po Paris.
"C'est une communication qui rappelle celle de l'affaire Fillon", estime Philippe Moreau-Chevrolet, président de MCBG conseil et professeur de communication politique à Sciences Po Paris, interrogé avant l'annonce vendredi 20 juillet de la décision de l'Élysée de lancer une procédure de licenciement à l'encontre d'Alexandre Benalla, son chargée de mission identifié par Le Monde dans une vidéo en train de frapper un homme lors des manifestations du 1er-Mai. "On commence par nier le fait qu'il y ait un problème, on ne prend pas les bonnes décisions", analyse Philippe Moreau-Chevrolet. "C'est vraiment une stratégie du pire."
"Ça pose un vrai problème éthique et un vrai problème de confiance"
Le président de MCBG conseil estime que "c'est la première fois qu'on voit un raté aussi majeur" depuis le début du quinquennat. Il assure que la gestion de l'affaire par l'Elysée ne répond à aucune logique. "C'est totalement incompréhensible parce que ça va contre les propres valeurs [d'Emmanuel Macron] et celles qu'il a défendues pendant la campagne, de moralité publique et de transparence. C'est aussi incompréhensible parce que ce n'est pas dans son intérêt : on ne voit pas pourquoi le Président va risquer autant, politiquement ou dans son image, pour un conseiller." Pour Philippe Moreau-Chevrolet, "ça ouvre la porte à beaucoup d'interrogations et ça abîme encore un peu plus l'image du Président". Si, selon lui, ce n'est pas forcément à Emmanuel Macron de s'exprimer à chaud sur le sujet, "plus il attend et plus ça deviendra difficile à tenir comme position". Pour autant, d'après lui, "on n'imagine pas le président de la République s'exprimer sur une affaire touchant un de ses collaborateurs."
C'est Jupiter qui descend de son Olympe.
Philippe Moreau-Chevroletavec franceinfo
Selon Philippe Moreau-Chevrolet, le problème pour Emmanuel Macron "est peut-être moins vis-à-vis de l'opinion, qui peut à la limite se désintéresser de l'affaire au fond et ne pas forcément y voir une affaire d'État, mais pour les parlementaires. Ça pose un vrai problème éthique et un vrai problème de confiance. C'est le contexte aussi qui pèse." Le professeur de communication politique à Sciences Po Paris estime que, "si les mesures avaient été prises tout de suite, le prix à payer aurait été beaucoup plus bas."
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