Affaire Benalla : "Il manque à la macronie une culture de l'État", estime Ariane Chemin
Ariane Chemin, grand reporter au Monde à l'origine de la révélation de l'affaire Benalla, est l'invitée du "Soir 3" mardi 24 juillet.
"C'est un habile contrepied à tous ceux qui attendaient que des têtes tombent", estime la journaliste Ariane Chemin à propos de l'intervention d'Emmanuel Macron mardi 24 juillet sur l'affaire Benalla. "Tout ça est très pensé, organisé. Tout est fait pour que ça sorte dans la presse".
"S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent me chercher", a déclaré le président mardi soir. "Je trouve ça assez étrange. Qui sont ces "ils" ? Des députés, des journalistes ? On ne sait pas", commente la reporter du Monde dans le "Soir 3".
Pas de cabinet noir
Pour Édouard Philippe, c'est "une dérive individuelle" d'Alexandre Benalla. Pour Emmanuel Macron, c'est "une trahison". "Quand le président est mis au courant début mai, il ne parle pas de trahison. Pour preuve, il amène Alexandre Benalla avec lui pour un week-end privé. À partir du moment où Le Monde publie cette histoire, il est obligé de s'estimer trahi", explique-t-elle.
Dans Le Monde, Ariane Chemin évoque d'autres personnes de la garde rapprochée du chef de l'État, mais qui ne sont pas dans l'organigramme officiel de l'Élysée. "Il faut s'interroger sur tous ces chargés de mission qui n'apparaissent pas au Journal officiel et dont on ne connaît ni l'existence, ni la fonction, ni le statut exact", affirme la journaliste.
"Emmanuel Macron a pris le pouvoir comme un startuppeur. Il pense qu'il suffit d'une petite équipe, d'hommes à soi pour gagner et la même chose pour gouverner. Mais il manque à cette macronie une sorte de culture d'État", conclut Ariane Chemin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.