Affaire Benalla : le parquet de Paris ouvre une enquête pour "entrave à la manifestation de la vérité"

Nouveau front judiciaire dans la tentaculaire affaire Benalla. Le parquet de Paris a annoncé, mercredi 20 février, avoir ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire pour "entrave à la manifestation de la vérité". La justice veut savoir s'il y a pu avoir des "dissimulations de preuves" dans le cadre des différentes enquêtes visant Alexandre Benalla et son entourage. L'annonce de cette enquête intervient le jour de la publication du rapport de la commission d'enquête du Sénat.

Cette enquête ouverte vendredi 15 février a été confiée à la brigade criminelle. Elle vise notamment des propos tenus en garde à vue par l'ex-chargé de mission à l'Elysée sur son coffre-fort, qui n'a jamais été retrouvé par les enquêteurs. Des propos d'Alexandre Benalla en garde à vue cet été puis de récents articles de presse ont laissé entendre qu'il avait sollicité un tiers pour le faire disparaître. Cette armoire-forte "a dû être emmenée dans un lieu sûr par une personne mais ce n'est pas moi qui me suis occupé de cela", avait-il déclaré énigmatique aux enquêteurs le 21 juillet.

Les enquêteurs vont se pencher sur les enregistrements

Quelques jours après le début de l'affaire des violences commises le 1er mai, le parquet avait refusé d'élargir le champ des investigations pour rechercher ce coffre-fort, comme le lui demandait un avocat de partie civile. A l'époque, le parquet avait estimé qu'il n'y avait pas lieu d'étendre l'enquête puisqu'aucune infraction en lien avec des armes n'était reprochée à l'ancien homme fort du dispositif sécuritaire autour d'Emmanuel Macron.

L'enquête va également s'intéresser aux enregistrements de ses conversations avec son ami Vincent Crase dans lesquelles ils évoquent des messages effacés de leur téléphone, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP. Dans ces enregistrements, révélés par Mediapart, les deux amis de 10 ans évoquent leur déboires judiciaires lors d'une discussion datée du 26 juillet, soit quatre jours après leur mise en examen pour les violences en marge du traditionnel défilé du 1er-Mai, alors que leur contrôle judiciaire leur interdisait tout contact. Mardi soir, Benalla et Crase ont été écroués en raison de la violation de ce contrôle judiciaire.