Affaire Benalla : "Si le président de la République a des choses à dire, qu'il les dise", estime Patrick Kanner
Pour le sénateur PS du Nord, l'ancien collaborateur de l'Élysée a "bénéficié d'une forme de culture de l'impunité" dans l'affaire des passeports diplomatiques.
"M. Benalla a bénéficié d'une forme de culture de l'impunité. De là à dire qu'il y a eu une complicité avec le président de la République, je n'irai pas jusque-là", a estimé mercredi 2 janvier sur franceinfo Patrick Kanner, sénateur du Nord (PS). Mercredi, Emmanuel Macron a indiqué à ses conseillers avoir échangé à deux reprises, "de manière laconique", depuis l'été avec Alexandre Benalla, a confirmé mercredi l'Elysée après des informations du Canard Enchaîné.
La commission des lois du Sénat a annoncé mercredi avoir demandé des explications à l'Elysée et au gouvernement le 28 décembre sur "les conditions dans lesquelles M. Alexandre Benalla a pu faire usage de passeports diplomatiques" après son licenciement en juillet. "Ce que nous voulons maintenant, c'est demander au président ce qu'il sait, explique Patrick Kanner. Et s'il a des choses à dire, qu'il les dise, pour arrêter ce climat délétère qui n'est pas bon du tout pour la République."
"Nous devons savoir ce qui s'est passé"
"Nous voulons aller jusqu'au bout de notre travail, explique Patrick Kanner. J'étais membre de la commission d'enquête du Sénat et celui qui avait demandé l'audition de M. Benalla." "Aujourd'hui, nous devons savoir ce qui s'est passé, poursuit le sénateur du Nord. Ou M. Benalla a menti à la commission d'enquête le 19 septembre, en nous disant qu'il avait laissé ses passeports diplomatiques à l'Elysée, ou s'il n'a pas menti et qu'il a laissé ses passeports à l'Elysée, quelqu'un les lui a redonnés."
Patrick Kanner s'est également interrogé sur la personnalité d'Alexandre Benalla. "J'essaie de le décrypter, comme beaucoup de parlementaires qui l'ont auditionné."
C'est un mélange, peut-être de mythomane, borderline en termes de comportement, d'intrigant sûrement.
Patrick Kanner, sénateur PS du Nordà franceinfo
"La vraie question qui reste posée, c'est comment quelqu'un d'aussi particulier a pu avoir autant de responsabilités, officielles ou officieuses, auprès du président de la République ? Tout ceci ne va pas bien, ça ne tourne pas", conclut-il.
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