Agriculteur, sociologue, ancien patron du Raid... Qui sont les premiers candidats investis par En marche ! aux législatives ?
Le mouvement d'Emmanuel Macron a déjà investi "plusieurs centaines" de candidats mais n'a dévoilé que quatorze noms.
En Marche ! les présente comme "l'avant-garde d'un profond renouvellement politique". Le mouvement d'Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi 6 avril, les noms et visages de quatorze de ses candidats aux élections législatives. Une annonce faite à l'occasion de son premier anniversaire, et de l'invitation d'Emmanuel Macron dans "L'Emission politique" de France 2 : les quatorze candidats se trouvaient d'ailleurs dans le public.
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— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 6, 2017
Lors de l'émission, Emmanuel Macron a martelé qu'il ne gouvernerait pas "avec ceux qui ont gouverné". "La moitié des profils sont issus de la société civile" explique En Marche ! On y trouve notamment un agriculteur, ainsi que plusieurs candidats issus de l'associatif ou du privé, mais aussi des profils plus classiques passés par l'ENA ou des cabinets politiques. Voici le parcours de ces aspirants élus.
Un ancien patron du Raid
C'est sans doute la plus belle prise d'En Marche ! parmi ces 14 candidats investis : Jean-Michel Fauvergue, un ancien patron du Raid. A la tête de cette unité d'élite de la police, il a notamment supervisé l'assaut de l'Hyper Cacher, en janvier 2015, et celui de l'appartement de Saint-Denis où était retranché Abdelhamid Abaaoud, en novembre 2015. Il a quitté ses fonctions fin mars. "S'il est élu demain, il n'aura rien à envier à Eric Ciotti pour parler de sécurité", s'est félicité Emmanuel Macron sur le plateau de "L'Emission politique".
Sur son site, En Marche ! le désigne comme un spécialiste de l'international, et en particulier de l'Afrique où il a exercé, et du "leadership en situation de crise", sujet sur lequel il va publier un livre. Il se présente en Seine-et-Marne face au socialiste Eduardo Rihan-Cypel.
Un sociologue spécialiste du temps libre
Dans le Vaucluse, département où le Front national est fort, En Marche ! présentera un sociologue qui a notamment écrit sur le parti de Marine Le Pen. Jean Viard est directeur de recherche associé au CNRS et au Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po. Il travaille également beaucoup sur l'aménagement du temps pour les travailleurs, et l'aménagement du territoire. En décembre, il avait révélé à franceinfo la mesure qu'il prendrait s'il était élu président : obliger les jeunes, notamment de banlieue, à effectuer leur année de terminale en centre-ville. Impliqué dans des projets culturels dans la région Paca, Jean Viard se présente dans une circonscription où le PS, l'UMP et le FN étaient au coude-à-coude en 2012.
Le président d'un coopérative agricole
Dans la Creuse, En Marche ! a désigné comme candidat un agriculteur. Jean-Baptiste Moreau n'est pas un petit producteur : il préside une coopérative qui regroupe 900 éleveurs, ainsi que d'un abattoir. "Je veux incarner le renouvellement, j'apporte ce côté ruralité, agricole, a-t-il expliqué à franceinfo. J'ai aussi été au chômage, j'ai donc vécu différents aspects de la vie." Sur son site, En Marche ! met moins en avant cet aspect que son expérience dans le commerce international.
Des entrepreneurs et des associatifs
Sans surprise, le mouvement d'Emmanuel Macron a attiré quelques entrepreneurs, comme Valérie Oppelt, candidate en Loire-Atlantique, qui a créé une entreprise spécialisé en éclairage d'intérieur.
Mounir Mahjoubi, créateur de plusieurs start-ups, a présidé le Conseil national du numérique, et conseille Emmanuel Macron sur sa stratégie sur internet. Lui était déjà proche du milieu politique, ayant participé aux candidatures de Ségolène Royal en 2007 et François Hollande en 2012. Il se présente, à Paris, dans la circonscription du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Claire-Tassadit Houd, elle, a été DRH de plusieurs grands groupes comme Siemens, et son CV est foisonnant : présidente du fonds de Mémoire pour les harkis, elle a créé un think-tank après les attentats du 13-Novembre. Elle se présente en Eure-et-Loire.
Des hauts fonctionnaires et des proches de la politique
Même s'ils n'ont jamais été élus, ce sont les profils les plus classiques parmi ces 14 candidats. Alexandre Aïdara, par exemple, est un énarque et ingénieur, qui a conseillé les ministères de l'Enseignement supérieur puis de la Justice depuis 2014. Hugues Renson, lui, a conseillé Jacques Chirac avant de rejoindre EDF. Matthieu Orphelin a été vice-président de la région Pays-de-la-Loire, avant de devenir porte-parole de la fondation Nicolas Hulot. Plus loin de la politique, Elisabeth Toutut-Picard est directrice adjointe du CHU de Toulouse.
Certains de ces candidats ont été investis dans des circonscriptions de poids : en Seine-Saint-Denis, Alexandre Aïdara visera le siège d'Elisabeth Guigou. A Paris, Hugues Renson se présente sur les terres de Jean-François Lamour.
Deux avocates, une journaliste et une directrice d'école
Dans ce groupe de 14 candidats on trouve, enfin, des profils plus divers. Laetitia Avia et Caroline Reverso-Meinietti ont en commun d'être avocates. La première a été remarquée pour son engagement pour les quartiers populaires. La seconde, spécialiste des questions de police, affrontera Eric Ciotti à Nice. Mireille Robert est directrice d'école depuis 25 ans dans l'Aude, où elle se présente, et est investie dans des associations de lutte contre le chômage et d'aide aux handicapés. Enfin, à l'image de la porte-parole d'Emmanuel Macron, Laurence Haïm, Sandrine Morch vient du journaliste. Elle est notamment passée par France 3 en Haute-Garonne, où elle est candidate.
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