Allocution d'Emmanuel Macron : "Il n'y a pas d'ultimatum" de 48 heures aux oppositions, assure Olivia Grégoire
La porte-parole du gouvernement était l'invitée du 8h30 franceinfo, jeudi 23 juin 2022, au lendemain de la prise de parole du chef de l'Etat.
"Il n'y pas d'ultimatum de 48 heures" d'Emmanuel Macron à l'opposition, a assuré Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, jeudi 23 juin sur franceinfo. Mercredi soir, dans une allocution, le président de la République a appelé les oppositions à "clarifier" la manière de "bâtir des compromis" pour résoudre la crise politique née des élections législatives.
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Dans son intervention, le chef de l'Etat a enjoint les groupes politiques de dire "en toute transparence, jusqu'où ils sont prêts à aller", ajoutant que "dès son retour" vendredi du Conseil européen, à Bruxelles, "à la lumière des premiers choix, des premières expressions des groupes politiques de notre Assemblée nationale, nous commencerons à bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle".
Ce qui, pour Olivia Grégoire, est "tout sauf un ultimatum". "Ce n'est pas : j'attends vos copies au retour, vendredi soir. À son retour du Conseil européen, dans 48 heures, nous commencerons à bâtir, c'est le début du chemin, ce n'est pas la fin", a-t-elle insisté. "L'ultimatum c'est la fin. Là, il ouvre le début des négociations, le début du consensus et des compromis. On parle de plusieurs jours, peut-être même de plusieurs semaines et certainement pas de 48 heures."
Allocution d'E. Macron ➡️ “Il est en attente de savoir quelles sont les lignes rouges des oppositions. Je veux être très clair : il n’y a ni ultimatum ni question de 48h”, assure la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. “Il a ouvert le début des compromis.” pic.twitter.com/M6dVPxKtWH
— franceinfo (@franceinfo) June 23, 2022
"Main tendue"
Olivia Grégoire précise qu'Emmanuel Macron "reverra possiblement les présidents des forces politiques et il échangera avec eux en étant à l'écoute pour savoir ce qui relève de lignes rouges, ce qui relève de lignes que nous pourrions discuter". Elle indique également que "le président de la République tend la main à toutes celles et ceux qui veulent faire avancer le pays", mais fixe des limites à cette "main tendue". "Il n'y a pas une seule seconde, à un seul moment, l'idée d'aller chercher des voix, des accords, avec le Rassemblement national", ni de coalition avec La France insoumise : "Ce n'est pas au programme non plus."
"Il y a d’autres types d’oppositions que le RN et Nupes. Je ne doute pas, et j’ai envie de le croire pour le mouvement Nupes, que chacun ait envie de faire avancer le pays. Je ne doute pas qu’il y ait des bonnes volontés, peut-être à Nupes aussi”, dit Olivia Grégoire. pic.twitter.com/LLLY1T5fnF
— franceinfo (@franceinfo) June 23, 2022
Olivia Grégoire assure que l'exécutif est ouvert à la discussion sur ces "lignes rouges". "Il y a le sujet du pouvoir d'achat, il y a par exemple le taux d'indexation des retraites, le taux d'indice des fonctionnaires, la prime Macron, le bouclier tarifaire, le blocage des prix de l'énergie", a-t-elle énuméré. Alors que les oppositions réclament une revalorisation des retraites, Olivia Grégoire rappelle ainsi qu'elles ont été automatiquement revalorisées d'un peu plus de 1% en janvier. Pour se rapprocher de l'inflation, qui a dépassé les 5% sur un an en mai, le gouvernement compte les augmenter de 4%. "Ça peut être plus, ça fera partie des choses qui sont discutées", a-t-elle avancé.
"On n'évolue pas hors sol"
La porte-parole du gouvernement fixe pour autant des limites à la discussion : "On n'évolue pas hors sol quand on fait une loi ou de la politique, il y a des contraintes et il y a une réalité financière, économique. On va voir dans quelques semaines quel est l'état du pays en termes d'inflation, en termes de remontées des taux, en terme de déficit, de dette". Si les oppositions "en ont conscience, il va falloir qu'elles l'intègrent, en responsabilité".
"Entre déclamer des propositions sur les plateaux télé et les faire rentrer dans le réel au Parlement, en tenant compte d'une trajectoire économique qui est une trajectoire de réalité, on va voir aussi comment Olivier Faure [le premier secrétaire du Parti socialiste] et comment les Insoumis se positionnent".
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