Uniforme à l'école : "Il faut consacrer du temps à la réussite des élèves plutôt qu'à la façon dont on les habille", répond un proviseur du SNPDEN à Brigitte Macron
Brigitte Macron s'est dite favorable au port de l'uniforme à l'école. Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN), l'Etat devrait se concentrer sur d'autres priorités.
"Il faut surtout consacrer du temps et de l'énergie à la réussite de ces élèves plutôt qu'à la façon dont on les habille", a réagi jeudi 12 janvier sur franceinfo Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) et proviseur à Vincennes alors que Brigitte Macron s'est dite favorable mercredi dans Le Parisien au port de l’uniforme à l’école.
Selon lui, c'est "une vieille question qui, objectivement, à mon sens, mérite d'être dépassée. L'État devrait consacrer du temps, non pas à la question de savoir comment on habille les élèves, mais comment on fait réussir les plus défavorisés". Face aux arguments des défenseurs du port de l'uniforme à l'école, avec l'objectif affiché de gommer les marqueurs sociaux, le responsable relativise : "En réalité, les marqueurs sociaux dépassent très largement l'uniforme, et la question du tee-shirt ou du pantalon. Il y en aura malheureusement toujours".
Bruno Bobkiewicz n'est pas favorable à ce qu'on laisse toute liberté sur le sujet aux établissements scolaires : "Si chaque établissement commence à mettre en place ses propres règles en termes de fonctionnement, on aura malheureusement une mise en concurrence des établissements et l'illusion d'un choix potentiel des parents sur les règles mises en place".
Le téléphone portable, "une difficulté majeure" dans les établissements
L'uniforme à l'école est pourtant appliqué dans les territoires d'outre-mer. Le secrétaire général du SNPDEN admet que "ça marche", mais "ça ne veut pas dire que [la mesure] apporte une plus-value particulière". "Ce n'est pas parce que le privé le fait, que ça se fait dans certains territoires qu'il faut généraliser", affirme-t-il.
Par ailleurs, la Première dame propose également d'interdire les portables dans les lycées. "C'est, objectivement aujourd'hui, une difficulté majeure dans le fonctionnement des établissements", a admis le proviseur, pour qui "il faut faire de la prévention, c'est évident. En tout cas, on doit continuer à travailler sur la question du téléphone portable", a-t-il affirmé.
Brigitte Macron est de plus en plus présente sur le terrain de l'éducation, notamment la lutte contre le harcèlement scolaire, faisant parfois un peu d'ombre au ministre de l'éducation Pap Ndiaye : "Où est le centre de commandement. Qui pilote ?, s’interroge Bruno Bobkiewicz, en réalité, on s'interroge depuis la nomination de notre ministre sur qui prend la décision. Est-ce que ça se fait rue de Grenelle ou du côté de l'Élysée ?".
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