Chlordécone : une maladie professionnelle bientôt reconnue ?
Aux Antilles, Emmanuel Macron s'est prononcé, vendredi 28 septembre, en faveur de la reconnaissance comme maladie professionnelle pour les agriculteurs de la contamination au chlordécone. Utilisé dans les bananeraies jusqu'en 1993, ce pesticide a empoisonné les cultures et provoqué de nombreux cas de cancers de la prostate.
Le chlordécone a été utilisé pendant vingt ans dans les bananeraies des Antilles pour éliminer le charançon. Interdit en 1993, dix-sept ans après les États-Unis, il est soupçonné d'être à l'origine d'accouchements prématurés, de retards de développement, mais aussi de l'explosion du nombre de cancers de la prostate enregistrés en Martinique et en Guadeloupe. En annonçant, jeudi 27 septembre, la possible reconnaissance comme maladie professionnelle de l'exposition au chlordécone, le président de la République ouvre la voie à une indemnisation des ouvriers agricoles victimes de l'insecticide.
95% des habitants sont contaminés
Pour le moment, on ignore quelles seront les pathologies concernées, tout comme le montant des indemnisations. Mais pour un avocat qui s'occupe déjà de plusieurs victimes du chlordécone, il faudra dans tous les cas aller beaucoup plus loin. Aujourd'hui, près de 95% des habitants de Martinique et de Guadeloupe sont contaminés par le chlordécone, mais le chef de l'État s'est dit opposé à une indemnisation générale de la population antillaise.
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