Emmanuel Macron au mont Blanc : le maire de Saint-Gervais "salue un président de la République volontaire"
Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, attend du chef de l'Etat "qu'il prenne des mesures pour dire clairement ce qu'on veut faire de ce site naturel".
Emmanuel Macron va se rendre jeudi 13 février au chevet du mont Blanc après avoir passé une nuit en altitude. Il ira voir la Mer de Glace, l'un des plus grands et plus beaux glaciers d'Europe, mais aussi un thermomètre grandeur nature du réchauffement climatique. Jean-Marc Peillex, maire divers droite de Saint-Gervais, a salué sur franceinfo "un président de la République volontaire" et attend "qu'il prenne des mesures pour dire clairement ce qu'on veut faire de ce site naturel" pour lutter notamment contre les incivilités.
franceinfo : À quoi ressemble la Mer de Glace du Mont-Blanc aujourd'hui ?
Jean-Marc Peillex : En tout cas, elle ne ressemble pas à l'image que chacun d'entre nous avait de la Mer de Glace, c'est-à-dire une grande meringue blanche. Aujourd'hui, c'est une meringue qui a désépaissi; qui est grisâtre, avec beaucoup de pierres. Et puis, on voit les stigmates du temps, c'est-à-dire un glacier qui a perdu une centaine de mètres d'épaisseur en à peine un siècle.
Vous aviez alerté l'Élysée après une série d'incivilités commises par des touristes qui viennent escalader le mont Blanc. Qu'attendez-vous d'Emmanuel Macron ?
D'abord, je salue un président de la République volontaire et au moins, qui répond aux attentes d'un maire. Je crois que c'est exceptionnel. Je n'ai jamais vu ça et c'est mon troisième mandat. J'attends de lui qu'il prenne des mesures pour dire clairement ce qu'on veut faire de ce site naturel et par défaut, donc tout ce qu'on veut y interdire. Je crois que le mont Blanc, cette ascension qui est magnifique, qui se fait par Saint-Gervais, mais aussi par Chamonix et par l'Italie, c'est une course qui se mérite. C'est un dépassement de soi. Et aujourd'hui, je crois qu'il faut faire en sorte qu'on ne puisse plus y faire que de l'alpinisme et du ski. Et c'est ce que j'attends du président de la République.
Cela passe par des amendes ?
Je pense qu'il y aura des amendes de 1500 euros. Je crois qu'aujourd'hui, on ne peut pas récompenser ceux qui respectent de la même manière que ceux qui ne respectent pas. 38 euros pour quelqu'un qui fait le mont Blanc, ce n’est rien du tout. C'est le pourboire. Donc, si vous voulez tous ces gens-là qui ne respectent pas rigolaient. Et demain, ils ne vont plus rigoler grâce au président Macron.
Demandez-vous des renforts de gendarmes ?
Il ne peut pas y avoir de règles s'il n'y a pas de sanction, mais il ne peut pas y avoir non plus de règles, s'il n'y a pas de contrôles, alors l'État met à disposition des gendarmes depuis plusieurs années pour lutter contre le camping sauvage qui est interdit. Nous avons créé à Saint-Gervais une brigade blanche, c'est-à-dire des guides ou des anciens de la gendarmerie de haute montagne qui sont là pour vérifier que les alpinistes qui font le Mont-Blanc en plusieurs jours ont bien une réservation en refuge. Et puis, pour donner des conseils, parce que le mont Blanc n'est pas du tout un parc d'attractions et on fait passer pour cela n'importe comment. Le Mont-Blanc, c'est vraiment une affaire d'alpinistes. Ce n'est pas quelque chose qu'on achète en agence de voyages.
La vallée de l'Arve est l'un des sites les plus pollués de France ? Faut-il des mesures de restriction automobile ?
Oui, bien sûr. J'ai sensibilisé le président Macron et j'espère qu'il m'apportera une réponse aussi sur ce volet-là. Il faut qu'on parle bien sûr du sommet de l'alpinisme du mont Blanc, mais aussi que lui, il donne vraiment une alerte importante. C'est un problème de santé publique et on attend du président Macron de vraies mesures parce qu'on en a un peu assez ici, des discours et des promesses et des actions qui sont effectives, mais qui n'ont aucun effet sur la pollution. La pollution ici, ce n'est pas uniquement les pics de pollution, c'est un peu la pollution qu'on a au quotidien. Et c'est celle-ci, même si elle respecte les normes européennes, qu'il faut qu'on combatte. Et c'est celle-ci où il faut que le président Macron nous aide à diminuer, à changer. Bien sûr, on a les camions. Imaginons qu'on fait arrêter les camions pour les contrôler au pied de l'accès à Chamonix et qu'ensuite, les camions, même s'ils sont propres, au lieu de consommer 30 litres aux 100, il consomme 300 litres aux 100 jusqu'à l'entrée du tunnel du mont Blanc.
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