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Infographies Dans les Alpes, les hivers sont-ils de moins en moins blancs ?

Article rédigé par Brice Le Borgne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une vue aérienne de la mer de Glace. (IGN / CGET / GEOPORTAIL / FRANCEINFO)

Plus doux et moins enneigés en basse altitude : le réchauffement climatique affecte les hivers alpins. Le déplacement du président en Haute-Savoie, jeudi, est l'occasion de revenir sur ces phénomènes en quelques infographies.

Après un Conseil de défense écologique mercredi, Emmanuel Macron est en Haute-Savoie, jeudi 13 février, pour une séquence placée sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité. Ce déplacement intervient au cours d'un hiver exceptionnellement doux. Janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés. Côté ski, des dizaines de stations n'ont pas assez de neige pour ouvrir et certaines sont même poussées à fermer définitivement. Dans ce contexte de réchauffement, que disent les données météorologiques concernant les Alpes ?

Des températures toujours plus élevées

Dans les massifs alpins comme ailleurs, les hivers sont de moins en moins froids. Les données fournies par Météo France sur les stations de mesure de Grenoble, Chamonix, Chambéry et Bourg-Saint-Maurice vont toutes les quatre dans le même sens, celui d'une tendance au réchauffement des hivers. Une situation particulièrement visible depuis les années 1990.

Depuis 1950, les hivers se révèlent de plus en plus au-dessus des moyennes et les records de chaleur sont régulièrement battus. L'hiver 2016 a été une période particulièrement douce, avec des températures de 2,3 à 2,8 °C au-dessus de la moyenne sur la période. Cette année-là, à Grenoble, le thermomètre a ainsi affiché en moyenne 5,9 °C durant tout l'hiver, au lieu de 3,1 °C, soit la moyenne observée depuis 1950.

Un enneigement de moins en moins épais

La hausse des températures a une conséquence simple : à niveau de précipitations constant, celles-ci tombent plus souvent sous forme de pluie que de neige. Au nord de Grenoble, au col de Porte (1 325 mètres d'altitude), le Centre d'études de la neige mesure chaque hiver les épaisseurs de neige depuis 1961"Cette année, l'enneigement en basse altitude est très déficitaire, explique Samuel Morin, directeur du centre de recherche, contacté par franceinfo. Il a été assez bon au mois de décembre, presque excédentaire, mais, depuis, il a souvent plu." 

De fait, les chercheurs observent une tendance à la baisse du niveau d'enneigement depuis une trentaine d'années. "Sur la période de 1990 à aujourd'hui, on perd 40% en hauteur d'enneigement par rapport à la période 1960-1990", détaille Samuel Morin. 

Ces données concernent uniquement la station du col de Porte, située en moyenne altitude. Tout comme 70% des stations de ski, qui ont leur bas de piste à moins de 1 500 mètres. Au sujet des hauteurs, Samuel Morin nuance son constat. "En haute altitude, on n'observe pas une situation déficitaire. Au contraire, plus on monte haut, plus l'enneigement est conséquent. Cette année, plus on va en altitude, plus on est au-delà de ce à quoi on s'attend."

La mer de Glace en recul chaque année

Emmanuel Macron se rend, jeudi, aux abords de la mer de Glace. Sous l'effet du réchauffement, et plus particulièrement des températures élevées en été, ce glacier situé entre le mont Blanc et Chamonix, devenu un haut lieu du tourisme alpin, fond à vue d'œil. Depuis 2003, ce monument naturel perd environ 30 mètres de longueur par an. Et l'escalier qui permet aux touristes d'accéder au bas du glacier doit régulièrement être allongé.

Le site français de cartographie Géoportail permet de visualiser la surface du glacier sur des photos aériennes anciennes et des images récentes, et de constater la fonte flagrante de la glace. Vous pouvez comparer la situation entre les années 1950 et aujourd'hui grâce aux images ci-dessous.

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