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Grogne des policiers, coup d'État au Niger... et stratégie du silence : Emmanuel Macron rattrapé par l'actualité en Océanie

Malgré la distance de 16 000 km depuis Paris, le chef de l'Etat n'a pas pu échappé à certaines polémiques hexagonales et crise internationale lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais il a choisi la stratégie du silence.
Article rédigé par franceinfo, Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron visite la forêt du parc national de Varirata à Port Moresby en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 28 juillet 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les décors paradisiaques ne font pas tout, même à l’autre bout du monde. À l’heure du bilan, Emmanuel Macron n'a pas pris le temps de savourer le dépaysement promis alors qu'il boucle vendredi 28 juillet son déplacement en Océanie qui l’a mené de la Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu, puis en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et enfin une étape surprise au Sri Lanka.

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Le chef de l'Etat n’échappe pas aux vicissitudes de l’actualité pendant le vol aller. Alors qu’il voyage avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Emmanuel Macron a découvert les propos du patron de la police nationale dans la presse : "Un policier n’a pas sa place en prison, avant un éventuel procès", a déclaré Frédéric Veaux. Un soutien clair et net à des agents en colère qui sont nombreux à réclamer la libération d’un de leurs collègues placés en détention provisoire, car soupçonné d’avoir tiré au flash-ball sur un jeune homme pendant les émeutes à Marseille.

La stratégie du silence

La crise couve alors, le pied à peine posé à Nouméa, Emmanuel Macron tente de désamorcer la bombe dans une interview montée à la hâte, le style est un peu baroque, les journalistes qui l’interrogent sont à 16 000 km : "Je comprends l’émotion, mais personne n’est au-dessus de la loi", ne tempère le président. Ce seront ses seuls mots sur la polémique, car il n'y a pas de conférence de presse ni d’échange même très informel avec les journalistes. Derrière les colliers de fleurs et les coutumes locales, il choisit la stratégie du silence.

Une stratégie dupliquée, quand jeudi au petit matin, Emmanuel Macron découvre la tentative de coup d’État au Niger qui l’oblige à écourter son passage au festival des arts mélanésiens au Vanuatu. Dans la délégation, un conseiller l’avoue : "Même si loin de Paris, il faut bien qu’il continue de travailler… Et que l’Etat puisse fonctionner."

Visite surprise au Sri Lanka

Pourtant, l’Élysée n’avait de cesse de vanter une visite historique dans le Pacifique. Avec ce voyage, le plus lointain depuis deux ans, Emmanuel Macron veut installer l’idée que la France reste une puissance du Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, qui dit-il "a choisi de rester Française", il promet une réforme constitutionnelle pour début 2024, sans réussir à faire asseoir tous les courants indépendantistes et loyalistes autour de la même table. Le rendez-vous est quand même donné à Paris, fin août.

Au Vanuatu, 57 ans après le Général De Gaulle, le chef de l’État joue les grands défenseurs de la souveraineté et de l’indépendance des plus petits de ce monde, à l’heure où le géant chinois s’installe partout.

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Et puis, Emmanuel Macron enfile le costume du protecteur des forêts et de la biodiversité mondiale en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec poignées de mains et sourires de façade. Pour boucler la boucle, Emmanuel Macron improvise une escale au Sri Lanka. C’est la première fois qu’un président français s’y rend en visite officielle. Un pays en faillite, étranglé par la dette et les crises politiques et économiques. Une dernière carte de postale avant de rentrer à Paris puis au Fort de Brégançon, dans le Var, sans certitude que l’été soit très reposant.

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