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Greenpeace "ne fait pas confiance" à Emmanuel Macron et "jugera sur les actes et sur des preuves concrètes"

"Nous attendons de voir comment il est prêt à remettre en cause profondément notre modèle de société y compris la manière dont nous pratiquons les échanges économiques", précise Jean-François Julliard.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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 Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace lors de la manifestation Look up à Paris le 12 mars 2022. (MARTIN NODA / HANS LUCAS)

Greenpeace ne fait pas confiance à Emmanuel Macron et "jugera sur les actes et sur des preuves concrètes", a expliqué lundi 25 avril sur franceinfo Jean-François Julliard, directeur général de l’ONG Greenpeace, alors qu'Emmanuel Macron a déclaré vouloir faire de la France une grande nation écologique.

franceinfo : Faites-vous confiance à Emmanuel Macron ?

Jean-François Julliard : Non. On jugera sur les actes et sur des preuves concrètes. Cela fait cinq ans qu'il dit qu'il va faire de la France une grande nation environnementale. Il y a cinq ans, il disait qu'il allait faire de la France le pays de l'excellence environnementale, qu'il allait être le grand défenseur de l'accord de Paris sur le Climat. On a vu ce qu'il en a été. On a été déçus, trahis parfois, sur des promesses qui n'ont pas été tenues. Aujourd'hui, le niveau de confiance est extrêmement bas.

Lui auriez-vous reproché s'il n'en avait pas parlé lors de sa réélection ?

Bien sûr. C'est pour cela que je dis que nous attendons des preuves et qu'on jugera sur les actes. Nous avons entendu son appel à nommer un Premier ministre en charge de la planification écologique. En soi, c'est potentiellement une bonne idée, mais nous attendons de voir ce qu'il va en faire, le rôle de ce Premier ministre, la composition de son gouvernement, la nature de la feuille de route et surtout, si Emmanuel Macron est prêt à faire ce qu'il n'a pas fait jusque-là pour réduire plus fortement les émissions de gaz à effet de serre.

Qu'attendez-vous de ce nouveau mandat ?

Il y a tout un tas de chantiers et de secteurs dans lesquels il faut agir. Il faut transformer le modèle agricole, sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et à la voiture individuelle. Il faut réellement travailler sur la rénovation thermique des bâtiments parce qu'Emmanuel Macron manipule les chiffres mais la réalité est que les passoires énergétiques sont toujours aussi nombreuses. Donc, nous attendons de voir comment il est prêt à remettre en cause profondément notre modèle de société y compris la manière dont nous pratiquons les échanges économiques. Est-il capable de lutter contre la surproduction, la surconsommation ? Ce sont des éléments indispensables si on veut parler de transition écologique. Il doit donner un cap clair, avec des ambitions fortes et surtout des moyens de les atteindre qui soient à la hauteur. Jusque-là il a souvent soufflé le chaud et le froid sur de nombreux sujets. Maintenant il doit avoir des feuilles de routes très précises pour sortir la France de l'illégalité climatique pour laquelle elle a été condamnée.

Pourquoi appelez-vous à manifester le 1er mai ?

Nous avons commencé ce travail avec des syndicats et des associations pour faire en sorte qu'on puisse porter ensemble des mesures qui soient bonnes pour réduire les inégalités sociales et renforcer la protection de l'environnement. En participant à ces marches, ces rassemblements le 1er mai, on envoie un signal très fort en disant qu'on ne va pas rester les bras croisés et attendre que les choses se fassent.

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