L'ancien ministre Jean-Michel Blanquer dénonce un "usage erroné de la dissolution", conduisant à "une crise institutionnelle"

À Matignon, "il faut nommer une personne qui soit capable d'unir à gauche et à droite" estime sur France Inter, Jean-Michel Blanquer.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation, sur France Inter le 29 août 2024. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

"Il y a une crise institutionnelle dont la source est un usage erroné de la dissolution", déplore jeudi 29 août sur France Inter Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, près deux mois après le second tour des élections législatives anticipées. Désormais professeur de droit public à l'université Panthéon-Assas à Paris, Jean-Michel Blanquer estime qu'on "ne peut pas utiliser la Constitution comme un contrat avec lequel vous faites des coups vis-à-vis d'un adversaire, car c'est au contraire quelque chose qui doit unir".

S'il considère que "rien n'a été violé sur le terrain strictement juridique", il pointe du doigt une forme de faute politique. "On en paie le prix politique et le premier qui le paie c'est le président de la République", insiste-t-il.

Jean-Michel Blanquer critique la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron. "Il y a quelque chose d'un peu masochiste et d'un peu fou dans ce qui s'est passé", dénonce l'ancien ministre. Il considère en effet qu'il "n'y avait aucune raison de dissoudre le soir des élections européennes". Il explique qu'il voyait venir une telle dissolution, mais plutôt "après les Jeux olympiques" ou "s'il y avait eu un blocage constaté au Parlement". "Il y aurait eu là une logique institutionnelle et le président de la République aurait sans doute eu beaucoup plus de députés proches de lui", avance-t-il. 

"Il faut nommer une personne qui soit capable d'unir à gauche et à droite" à Matignon, plaide Jean-Michel Blanquer alors qu'Emmanuel Macron poursuit ses consultations pour trouver un nouveau Premier ministre. Il juge d'ailleurs "évident" le fait que le chef de l'État doive "nommer quelqu'un notoirement indépendant de lui et ayant un passé d'opposition à sa personne".

L'ancien ministre de l'Éducation nationale estime que le futur chef de l'exécutif doit être "soit quelqu'un qui vient de la gauche et qui sait parler à la droite, soit quelqu'un qui vient de la droite et qui sait parler à la gauche". Il confie d'ailleurs qu'à "partir de cette définition", les noms de l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et du président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand lui viennent à l'esprit. Il évoque également le maire de Troyes et ancien ministre LR François Baroin. "Quelle que soit cette personne, elle va devoir rassembler les Français et à ce moment-là les structures suivront", avance Jean-Michel Blanquer, qui espère ainsi que le futur Premier ministre permettra de "dépasser les clivages dans l'intérêt général"

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