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"Même si je voulais faire une télé-Macron, je ne pourrais pas" : le nouveau patron de LCP, Bertrand Delais, se défend

Depuis sa nomination à la tête de La Chaîne parlementaire mercredi, le réalisateur Bertrand Delais est la cible des critiques de plusieurs responsables politiques. Il a accepté de s'expliquer à franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
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Le nouveau patron de LCP-AN, Bertrand Delais, lors de son audition à l'Assemblée nationale en tant que candidat à la présidence de la chaîne, le 12 février 2018. (LCP)

Le 8 juin, Bertrand Delais s'installera officiellement dans le fauteuil de président de La Chaîne parlementaire (LCP). Mais le réalisateur a déjà du travail : lutter contre l'étiquette de proche d'Emmanuel Macron qui lui colle à la peau. Il est l'auteur du documentaire Macron, en marche vers l'Elysée, ainsi que de nombreuses notes de blog jugées complaisantes par certains, sur le HuffPostLe nouveau patron de LCP a accepté de répondre aux questions de franceinfo.

Franceinfo : Depuis votre nomination, des responsables politiques dénoncent votre proximité avec le pouvoir. Comment réagissez-vous ? 

Bertrand Delais : A vrai dire, je m'y attendais. Mais je trouve ce genre de réactions un peu faciles. C'est comme si je ne méritais pas mon poste. Mais bon sang, regardez la procédure de nomination ! Même des gens qu'on peut difficilement taxer de macronisme m’ont donné une bonne note. Ma victoire est tout à fait loyale.

Quand même, vos billets de blog rédigés sur le HuffPost, entre juin 2017 et janvier 2018, critiquent rarement l'action du président de la République…

Un jour, j'ai écrit qu'Emmanuel Macron était optimiste. OK, très bien. Mais expliquez-moi ce qu'il y a d'hagiographique là-dedans ?

Vous avez aussi écrit que "Macron, on ne peut pas parvenir à le détester"…

Et j'assume ! Je parlais de la personne, de la plastique, de l'image. En quoi était-ce des louanges ? Ou alors on n'en a pas la même définition. 

Maintenant que vous êtes nommé à la tête de LCP, regrettez-vous certaines de vos formules ?

Disons que je reconnais me laisser parfois aller à des formules provocatrices qui peuvent à certains égards paraître déplacées.

Vous allez prendre vos fonctions le 8 juin. Comment allez-vous garantir l'indépendance aux salariés de la chaîne ? 

D'abord, je vais arrêter toutes mes activités extérieures. Mon blog, les réseaux sociaux… D'ailleurs, à l'instant où j'ai déposé mon dossier de candidature, je n'ai plus pris aucun engagement.

Une fois en place, je ne m'occuperai pas de la partie éditoriale, une équipe composée de rédacteurs en chef le fera très bien. En clair, même si je voulais faire une 'télé-Macron', je ne pourrais pas. Il y a des garde-fous.

Bertrand Delais, nouveau patron de LCP

à franceinfo

Quelle sera votre priorité en arrivant ? 

Tout faire pour que la rédaction retrouve de la sérénité. Elle en a besoin. Il y a beaucoup de tensions depuis plusieurs semaines, c'est une équipe craintive qui est passée par beaucoup de phases.

Les tensions que vous évoquez sont notamment dues à "l'affaire Haziza". Une journaliste de LCP, qui a depuis démissionné, a porté plainte contre le présentateur Frédéric Haziza pour agression sexuelle. Comment allez-vous reprendre en main ce dossier ?

D'abord, je vais m'attacher à prendre connaissance des rapports du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Je veux tout lire, tout savoir. Puis je prendrai des décisions, c'est inévitable. Le statu quo ne peut pas durer.

C'est-à-dire ?

Pour l'instant, je ne peux pas me prononcer car je n'ai pas tous les éléments en tête. Mais je répète que des décisions seront prises. Cette rédaction mérite plus de considération.

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