Quand le nouveau président de LCP, Bertrand Delais, signait des éditos très pro-Macron
Auteur de deux documentaires sur Emmanuel Macron, le nouveau PDG de La Chaîne parlementaire a pris ses fonctions, vendredi. Un nouveau patron réputé proche du chef de l'Etat.
La Chaîne parlementaire a un nouveau patron. Elu en mars par le bureau de l'Assemblée nationale à la tête de LCP-AN pour un mandat de trois ans, le documentariste Bertrand Delais a officiellement pris ses fonctions, verndredi 8 juin. Une nomination qui a pourtant divisé jusque dans les rangs du Palais-Bourbon, notamment parce que en raison de documentaires réalisés par Bertrend Delais sur Emmanuel Macron et jugés complaisants par certains.
"La macronie a fait bloc"
"Toutes les oppositions ont voté contre [Bertrand Delais] et la macronie a fait bloc", avait regretté, en mars, la députée "insoumise" Clémentine Autain. "Malgré une procédure qui se voulait transparente, le candidat voulu par Emmanuel Macron est élu. Seuls les députés LREM ont voté pour, toutes les autres formations politiques ont voté contre", déplorait un parlementaire, sous couvert d'anonymat. "Ce n'est plus La Republique en marche, c’est une marche consulaire", taclait le patron des députés socialistes, Olivier Faure. Sur Twitter, Marine Le Pen moquait "un macroniste béat et un militant anti-FN".
Pro-Macron, Bertrand Delais ? "J’ai gagné à la régulière", s'est depuis défendu l'intéressé dans Télérama. Pour le vérifier, nous avons relu les vingt billets de blog rédigés par le documentariste sur le HuffPost, entre juin 2017 et janvier 2018. Nous en avons retenu les nombreux jugements portés par Bertrand Delais sur la personnalité, le parcours ou l'action d'Emmanuel Macron. A l'exception de deux critiques au tout début du quinquennat – l'une sur sa stratégie de communication, l'autre sur sa volonté de fracturer la droite –, le résultat est sans équivoque.
Extraits.
"Emmanuel Macron a compris qu'il fallait renouer avec une sorte 'd'anti com' pour cesser de discréditer la fonction politique."
(11 juin 2017)
"Son fameux 'en même temps' (...) fait de son mouvement quelque chose de profondément ancré dans notre histoire."
(17 juin 2017)
A la question 'le macronisme existe-t-il ?', on ne peut que répondre par l'affirmative... Les succès sont là, l'engouement aussi, et son expérience volontiers raillée plaide en réalité pour lui.
Bertrand Delaisle 17 juin 2017
"Il renoue avec les militaires égarés en politique qui faisaient valoir une réussite de terrain, de Bonaparte à De Gaulle."
(17 juin 2017)
"Un homme seul, dépourvu de schémas idéologiques mais pas sans conviction : voilà qui pourrait définir la démarche d'Emmanuel Macron."
(17 juin 2017)
"Un homme libre et qui incarne à lui seul une rupture avec le cynisme de l'époque."
(17 juin 2017)
"Apparaître comme l'homme providentiel était la première condition [pour accéder au pouvoir]. (...) Emmanuel Macron a réussi brillamment cette tentative."
(25 juin 2017)
Il s'est imposé dans la fonction avec une certaine flamboyance.
Bertrand Delaisle 25 juin 2017
"Emmanuel Macron régénère la Ve République."
(7 juillet 2017)
"La force d'Emmanuel Macron est de vouloir croire à la pérennité de cet inconscient monarchique qui continue à irriguer notre pays. Il a raison et doit sans doute cette conviction à sa réelle culture historique."
(7 juillet 2017)
"Les avancées institutionnelles annoncées au Congrès démontrent bien qu'Emmanuel Macron ne dérivera pas vers un pouvoir personnel."
(7 juillet 2017)
"Il a compris que la fracture française entre les élites et le reste du pays passait par le rétablissement d'une fonction présidentielle, d'une figure autoritaire et protectrice."
(7 juillet 2017)
"Cette capacité à faire preuve d'une plasticité précieuse dans l'art de gouverner semble être le ressort principal du succès d'Emmanuel Macron."
(12 juillet 2017)
"Emmanuel Macron avait compris la nécessité de restaurer un peu de cet inconscient monarchique, d'abord et surtout car cela devenait un moyen de redonner de la fierté à la nation, de la sortir de sa léthargie."
(4 septembre 2017)
"Il renoue avec les codes de l'homme providentiel propres à notre imaginaire politique."
(4 septembre 2017)
Et si Emmanuel Macron était déjà celui qui allait redonner à notre pays un peu de la fierté d'être ce que nous sommes ?
Bertrand Delaisle 4 septembre 2017
"Emmanuel Macron a compris que seule l'Europe pouvait faire face à la mondialisation."
(11 septembre 2017)
"Cette solidarité franco-allemande a aujourd'hui disparu, et c'est pourtant une nécessité, et c'est pour cela qu'il faut croire à la génération Erasmus et soutenir l'ambition d'Emmanuel Macron."
(11 septembre 2017)
"Son projet est politique, civilisationnel et culturel… En cela, il incarne une rupture."
(18 septembre 2017)
"On a beaucoup raillé la posture jupitérienne de Macron (…). Pourtant, il a compris que le retour du politique passait par la restauration d'un inconscient monarchique."
(18 septembre 2017)
"Emmanuel Macron, un optimisme sans borne audacieux."
(16 octobre 2017)
"Une vraie croyance dans le progrès."
(16 octobre 2017)
"La dialectique d'Emmanuel Macron reste celle de celui qui entend redonner une confiance en l'avenir."
(16 octobre 2017)
Emmanuel Macron est un Président qui assume de rentrer dans l'histoire.
Bertrand Delaisle 16 octobre 2017
"Il renoue avec un esthétisme présidentiel qui avait été malmené depuis la dissolution ratée de Jacques Chirac en 1997."
(16 octobre 2017)
"Un parler vrai face à des surenchères démagogiques…"
(16 octobre 2017)
"Il a réhabilité l'offre politique."
(23 octobre 2017)
"Il a redonné crédit à l'action politique."
(23 octobre 2017)
Emmanuel Macron reste l'homme qu'on ne peut parvenir à détester.
Bertrand Delaisle 30 octobre 2017
"(…) il était parvenu à redonner du prestige à la fonction présidentielle… Mais surtout, il était le premier à inscrire à nouveau son action dans l'histoire…"
(6 novembre 2017)
"son indéniable volonté…"
(6 novembre 2017)
"L'humilité voulue et revendiquée par le Président français…"
(2 décembre 2017)
"Son universalisme est celui des Lumières."
(2 décembre 2017)
Depuis Jacques Chirac au soir de la grande tempête de 1999, aucun Président n'a su parler avec une telle justesse à cette France périphérique.
Bertrand Delaisle 12 décembre 2017
"Le Président est un formidable animal politique."
(12 décembre 2017)
"On a reproché à Emmanuel Macron de ne jamais avoir été élu… mais son discours d'hier montre à quel point il connaît la France et les Français."
(12 décembre 2017)
"La célérité du Président à réagir montre sa plasticité, sa capacité à ne pas se laisser piéger par une situation politique."
(24 janvier 2018)
"Il n'a pas d'a priori et cela lui permet d'être libre…"
(24 janvier 2018)
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