Propos de Vincent Peillon sur les "chambres à gaz" : la polémique en trois actes
Après cette référence hasardeuse au milieu d'une phrase concernant Emmanuel Macron, le mouvement En marche ! réclame le retrait de l'ancien ministre de la campagne de Benoît Hamon.
Une nouvelle gaffe. Vincent Peillon s'est un peu emmêlé les pinceaux lors d'une interview sur franceinfo, vendredi 10 mars au matin. Le conseiller politique de Benoît Hamon a fait référence aux "chambres à gaz", en voulant expliquer que le mouvement En marche ! d'Emmanuel Macron agrégeait des gens venus du parti Les Républicains (ex-UMP) comme du PS. Retour sur la polémique en trois actes.
Acte 1 : Vincent Peillon trébuche
"Il semblerait qu'il y a des gens de l'UMP et du PS qui se mettent ensemble", a expliqué sur franceinfo Vincent Peillon. "Il y a quelque chose de têtu dans l'Histoire, c'est comme cela que l'on sait qu'il y a eu des chambres à gaz et qu'on ne peut le nier, il y a des gens de l'UMP et du PS." Quand les journalistes soulèvent que la comparaison est hasardeuse, l'ancien ministre tente de s'expliquer une nouvelle fois : "Je suis sur des faits, vous me dites 'vous êtes sur une interprétation', moi je suis sur "les faits s'obstinent", "les faits engagent"... On n'est pas dans l'interprétation."
Acte 2 : En marche ! demande la tête de l'ancien ministre
Le porte-parole d'En marche !, Benjamin Griveaux, a demandé dans un communiqué "le retrait de Vincent Peillon de la campagne de Benoît Hamon", après cette référence maladroite aux chambres à gaz. "Vincent Peillon a franchi un pas supplémentaire dans l’ignominie", a détaillé le mouvement d'Emmanuel Macron dans une publication sur Facebook. Dénonçant le climat de la campagne, le communiqué ajoute : "La comparaison d’En Marche avec les chambres à gaz est un point de non-retour."
Nous ne participerons pas à cette escalade mortifère pour notre démocratie, et dont l’indignité n’a qu’une seule conséquence : faire monter le Front national.
En marche !
Acte 3 : "Malhonnête", selon Vincent Peillon
Interrogé par l'AFP, Vincent Peillon a réagi. Selon l'ancien ministre, il est "malhonnête de faire croire que j’ai établi une comparaison entre En Marche ! et un épisode tragique de l’histoire".
.@Vincent_Peillon : "malhonnête de faire croire que j’ai établi une comparaison entre En Marche et un épisode tragique de l’histoire" #AFP
— Jeremy Marot (@JeremyMarot) 10 mars 2017
"Oui, ça peut lui arriver, ça me rappelle la campagne. Il fait des contractions de deux idées, car il pense trop vite", explique à franceinfo un proche de l'ancien ministre. Ce n'est pas la première fois que Vincent Peillon se montre maladroit dans son argumentation. En janvier dernier, en pleine campagne pour la primaire de la gauche, il avait comparé le sort des juifs sous Vichy à celui des musulmans de la France d'aujourd'hui.
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