Remplacement d’Agnès Buzyn : « Vous allez voir, tout va bien se passer » assure Edouard Philippe
Lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, Edouard Philippe a défendu, dans un hémicycle très agité, le bilan d’Agnès Buzyn. Interrogé sur les propos de Christophe Castaner sur la vie privée du patron du PS, le Premier ministre n’a pas répondu.
Lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, Edouard Philippe a défendu bec et ongles Agnès Buzyn, face aux critiques des sénateurs lui reprochant sa démission du ministère de la Santé pour rejoindre la campagne des municipales de Paris, comme candidate tête de liste. Devant un hémicycle très agité, le Premier ministre est resté très calme. « J’ai dit et je redirai toujours qu’Agnès Buzyn a été une remarquable ministre de la Santé. Remarquable par sa connaissance des dossiers, remarquable par sa technicité, remarquable pars son humanité » a-t-il rétorqué.
« Elle a choisi de s’engager dans un combat politique. Elle a eu raison. Je suis surpris (…) qu’un certain nombre de ceux qui, parfois dans cet hémicycle, et souvent à l’extérieur, reprochaient à tel ou tel membre du gouvernement sa prétendue déconnexion avec le monde réel, puissent aujourd’hui s’étonner de ce qu’une ministre choisisse d’aller défendre ses idées et son projet dans une élection municipale. » Et d’ajouter, à l’ensemble des sénateurs : « Vous allez voir, tout va bien se passer ».
Le Premier ministre en a également profité pour souligner que les difficultés auxquelles a fait face le gouvernement étaient la résultante des précédents gouvernements : « Les difficultés du système médical, les difficultés du monde hospitalier ne sont pas nées il y a deux ans ». Pour conclure, Edouard Philippe a déclaré que ce sont les électeurs qui, in fine, trancheront.
Sommé par la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie de condamner « solennellement » les propos du ministre de l’Intérieur, sur la vie privée d’Olivier Faure, patron du PS, le Premier ministre n’a pas répondu. « Je regrette que vous n’ayez pas cru devoir condamner les propos inacceptables de Christophe Castaner ce matin à la radio. Dont acte. » a réagi ensuite Marie-Pierre de la Gontrie.
Ce matin sur France Inter, Christophe Castaner a évoqué la vie privée d’Olivier Faure. Suite à ces propos, ce dernier a dénoncé une « faute grave » du ministre de l’Intérieur et a demandé au président de la République d’intervenir. De nombreuses personnalités politiques, de tous bords, ont condamné les propos de Christophe Castaner.
Communautarisme : « Le gouvernement reviendra devant le Parlement », promet Castaner
Interrogé par le président (LR) de la commission des Lois Philippe Bas, le ministre de l’Intérieur a appelé la majorité sénatoriale de la droite et du centre à « travailler ensemble » dans la lutte contre le « séparatisme ».
« On ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures à celles de la République » : Emmanuel Macron a insisté mardi soir sur la détermination de la République à lutter contre le « séparatisme islamiste ». La phrase n’a pas échappé à la majorité sénatoriale. Car le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas (LR), le patron du groupe LR, Bruno Retailleau, et celui du groupe Union centriste Hervé Marseille, ont déposé une proposition de loi de révision constitutionnelle pour mettre « un coup d’arrêt » au communautarisme. « Nous proposons d’écrire dans notre Constitution que nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de ses origines ou de ses croyances pour s’exonérer du respect de la règle commune », a expliqué dans l’hémicycle Philippe Bas ».
D’où la question facétieuse de Philippe Bas. « Pouvons-non déduire de la déclaration du président de la République que votre gouvernement soutiendra notre proposition ? » Le ministère de l’Intérieur, Christophe Castaner a salué les annonces présidentielles, tout en précisant que « le gouvernement reviendra devant le Parlement avec une volonté de trouver les meilleurs outils pour lutter partout contre le séparatisme. »
« Vous avez fait une proposition. Travaillons ensemble avec toute la difficulté que nous connaissons pour des modifications constitutionnelles », a toutefois précisé le ministre. Un tel texte devrait être en effet adopté dans les mêmes termes par les deux assemblées et nécessiterait une réunion du Congrès. « Mais dans tous les cas, la volonté du gouvernement est de ne pas attendre de traduction législative et d’utiliser tous les outils qui sont les nôtres pour être efficace », a ajouté Christophe Castaner insistant longuement sur les instructions données aux préfets pour 15 quartiers dès février 2018.
Le premier policier de France s’est servi de la tribune pour énoncer le bilan de cette action, appelée à s’étendre sur l’ensemble du territoire : fermeture de 15 lieux de culte, 12 établissements culturels et associatifs, 4 écoles et 150 débits de boisson.
Philippe Bas a déploré l’absence de réponse claire à sa question. « Il faut donner un coup d’arrêt au communautarisme. La liberté religieuse n’autorise personne à exiger un traitement à part dans les hôpitaux, les écoles, les cantines, les services publics, les transports, les ateliers, les bureaux, les mairies, les piscines, les centres sportifs et nulle part ailleurs. La Constitution est muette sur ce point. »
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