Sécurité, défense... Ces "piliers" au coeur des enjeux de cette nouvelle visite d'Emmanuel Macron en Inde

Invité de Narendra Modi, le chef de l'Etat français va notamment participé au défilé du "Republic day", l'une des trois fêtes nationales indiennes... sans oublier de parler contrats.
Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un panneau présentant la visite officielle d'Emmanuel Macron en Inde, à Jaïpur, le 24 janvier 2024. (VISHAL BHATNAGAR / NURPHOTO)

Des palais, une parade et 21 coups de canon : le président français Emmanuel Macron entame jeudi une visite de deux jours en Inde, son troisième voyage sur place depuis son arrivée à l’Elysée. Une visite protocolaire empreinte de faste et emblématique du partenariat stratégique développé par les deux pays : le chef de l'Etat est l'invité d'honneur du Premier ministre Narendra Modi pour la fête de la Constitution indienne, entrée en vigueur le 26 janvier 1950, deux ans après l'indépendance. C'est la réponse du dirigeant nationaliste hindou, lui-même invité d'honneur pour le défilé militaire du 14 juillet dernier à Paris. Emmanuel Macron reçoit cet honneur dans la foulée des présidents égyptien (2023), brésilien (2020) et sud-africain (2019).

Au programme : une cérémonie avec éléphants, chameaux, et chevaux, un cortège dans les rues de Jaipur, un dîner avec Narendra Modi dans un palace... Un accueil "royal", promet la presse indienne. Et Emmanuel Macron ne pouvait rêver mieux, lui, qui veut consolider les liens avec l’Inde "un partenaire clé", dixit l’Elysée. Narendra Modi avait d'abord invité le président américain Joe Biden, qui n'a finalement pas donné suite, selon la presse indienne. "Ce déplacement va permettre de consolider et approfondir les relations diplomatiques et économiques franco-indiennes et de resserrer les liens entre les sociétés civiles", se félicite la présidence française. 

Des milliards en jeu

En terme diplomatique, on évoque les "piliers" qui rapprochent l'Inde et la France. Le premier d'entre eux est la sécurité et la souveraineté. Avec une évidence : l'Inde est incontournable lorsque l'on évoque la paix dans la région indo-pacifique. Le pays peut aussi être un interlocuteur particulier lorsque l'on veut faire passer des messages à la Russie, grâce aux relations étroites entre New Delhi et Moscou, et une alternative à la Chine.

Emmanuel Macron lors d'une visite à Jaïpur, en Inde, le 25 janvier 2024. (NATHANAEL CHARBONNIER / RADIOFRANCE)

Le deuxième pilier est celui de la défense. La coopération avec Paris est particulièrement dense et se chiffre surtout en milliards d'euros avec l'achat par l'Inde de sous-marins, mais aussi et surtout d'avions de chasse Rafale. Au total, ce sont plus de 60 avions qui ont été achetés par l'inde depuis 2015, la dernière commande datant de juillet dernier. Troisième pilier : l'espace et le cyber. On sait que le pays veut envoyer un Indien sur la lune avant 2040. L'astronaute Thomas Pesquet sera ainsi du voyage officiel d'Emmanuel Macron. Le quatrième pilier est celui de la culture avec des programmes d'échanges, dont l'objectif affiché est de recevoir quelque 30 000 étudiants indiens en France avant 2030.

Reste un pilier que les ONG aimeraient voir abordé durant la visite : celui des Droits de l'homme en Inde malmenés depuis quelques années. Or, loin des sujets qui fâchent en France et notamment la crise des agriculteurs, Emmanuel Macron ne va pas non plus trop s’attarder sur les sujets qui fâchent en Inde. Le chef de l’Etat se fait ainsi discret sur les dérives du pouvoir, accusée de répression envers les musulmans, d’atteinte à la liberté de la presse… Une journaliste française se dit ces dernières heures menacée d’expulsion, car trop critique. L'Élysée, de son côté, assure qu’il n’y a pas de tabou et que le but est d’évoquer les sujets dans le respect. Mais à l’évidence, pas en public. 

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