"Une déplorable opération de communication" : la lettre d'Emmanuel Macron adressé aux chefs de partis ne passe pas
Emmanuel Macron leur avait laissé jusqu'à dimanche 10 septembre dans la soirée pour répondre, mais les partis d'opposition sont pour la plupart bien décidés à prendre leur temps. Dans un courrier envoyé mercredi dernier, le président avait résumé les échanges de la rencontre de Saint-Denis d'il y a dix jours, et proposé aux chefs de l'opposition une nouvelle rencontre à l'automne mais certains restent muets.
Pour les dirigeants de l'opposition, il n'est pas question de laisser le chef de l'État mener seul le jeu. Le RN Jordan Bardella a déjà annoncé clairement qu'il ne répondrait pas : "Il attend des propositions concrètes", justifie son entourage. À gauche, le PS prend son temps : "Le président n'a pas à fixer de dead line. On consulte nos instances et on répondra après", confie à franceinfo le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Le chef de file des Insoumis Manuel Bompard a lui choisi de répondre sur X (anciennement Twitter) et fustige une "déplorable opération de communication sans effet" et de "contournement du débat démocratique". "Nous sommes totalement hostiles à la multiplication de ces opérations de contournement du débat démocratique dans ses formes institutionnelles", regrette Manuel Bompard. La France insoumise déplore par ailleurs "que l'urgence sociale qui frappe le pays, tout comme l'urgence climatique qui menace la survie de l'humanité, n'aient pu être abordées que par effraction après près de 10 heures de discussion".
Éric Ciotti, Marine Tondelier et Fabien Roussel ont, eux, répondu à la lettre d'Emmanuel Macron, chacun pointant ses désaccords : "l'infime place accordée à l'écologie" pour la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier, le pouvoir d'achat et la question des salaires pour le communiste Fabien Roussel, l'immigration et l'insécurité pour le LR Éric Ciotti.
Même si l'Élysée se borne à rappeler que la méthodologie a été acceptée par tous, les chefs de partis répliquent que la réponse du président tient davantage du programme politique que du compte rendu. Rien de nouveau, pointent-ils, sur un ton moins conciliant qu'il y a dix jours à Saint-Denis. Surtout qu'Emmanuel Macron n'a aucune garantie que les oppositions continueront à jouer le jeu et accepteront de le revoir, comme prévu, à l'automne.
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