: Vidéos "Inquiétant", "sans choix", "sectaire"... Comment l'opposition a jugé le discours de Macron au Congrès
Certains parlementaires avaient boycotté l'événement.
L'opération séduction menée par lundi 3 juillet par Emmanuel Macron devant le Congrès n'a visiblement pas convaincu tout le monde. De droite comme de gauche, les parlementaires de l'opposition ont critiqué les propositions du chef de l'Etat. Avec souvent en ligne de mire la baisse du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de proportionnelle lors des élections législatives. Franceinfo fait le tour des déclarations marquantes.
>> Revivez le discours d'Emmanuel Macron devant le Congrès
Mélenchon (FI) dénonce le "populisme démagogique" de Macron
Avec les autres députés de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon avait boycotté le discours du président, et avait préféré réunir ses partisans en début de soirée sur la place de la République à Paris. "Non, M. le président, ce n'est pas du sectarisme que de refuser de révérer le prince !", s'est défendu l'ancien candidat à la présidentielle.
Avant d'ironiser sur la baisse de 30% du nombre de parlementaires promise par Emmanuel Macron : "Vous vous souvenez de ces matins où vous vous êtes réveillé en vous disant : 'Il est temps de diminuer le nombre de députés, car je vois bien que la démocratie est un problème avec autant de députés !' ? Ne vous laissez pas intimider, les gens, par ce populisme démagogique du chef de l'Etat !"
Le Pen (FN) réclame "au moins 50% de proportionnelle"
Présente à Versailles, Marine Le Pen salue pour sa part la diminution du nombre d'élus. "Cette proposition était dans mon projet. Je ne peux que m'en réjouir", a lancé la présidente du Front national aux journalistes qui l'interrogeaient.
Mais ce qui est plus inquiétant, c'est quand il évoque une dose de proportionnelle : si c'est 10%, c'est scandaleux, c'est une aumône, des miettes !
Marine Le Penaprès le discours d'Emmanuel Macron
La cheffe de file du Front national a d'ailleurs une idée précise sur ce que serait un taux de proportionnelle acceptable. "Il faut qu'il y ait au moins 50% pour que l'ensemble du pluralisme dont [Emmanuel Macron] a beaucoup parlé puisse être représenté", a-t-elle estimé.
Chassaigne (PCF) veut "résister" face au "tout-puissant" président
Le chef de file du groupe communiste à l'Assemblée nationale n'a pas assisté au discours présidentiel et a préféré manifester avec ses soutiens devant le château de Versaille. "On voit bien (...) ce travail qui consiste à dire qu'il faut réduire ce pouvoir, en même temps réduire le nombre de parlementaires, réduire la démocratie, et considérer qu'on est dans un pays où l'homme tout-puissant est le président de la République", a-t-il dénoncé à l'issue de l'intervention d'Emmanuel Macron.
"Hé bien, nous disons non ! Nous allons résister, au sein des institutions (...) et nous allons aussi être en harmonie avec le mouvement social qui va grandir dans la rue et les entreprises", a encore promis André Chassaigne.
Faure (PS) dénonce une politique "sans choix"
A l'issue du discours d'Emmanuel Macron, le député socialiste Olivier Faure a pris la parole depuis la tribune du Congrès, et s'est livré à une anaphore sur le thème du choix en politique. Tout en reprenant l'expression "et en même temps" chère au président de la République.
"Choisir, ce n'est pas à Bruxelles prôner l'ouverture aux réfugiés et en même temps laisser stigmatiser les associations et accepter que l'indignité s'installe aux abords de Calais", a lancé le député PS. "Choisir, ce n'est pas écrire que l'état d'urgence n'a pas vocation à durer, et en même temps vouloir graver des mesures d'exception dans le marbre du droit commun. Ce n'est pas prétendre moraliser la vie publique, et en même temps oublier vos engagements en matière d'incompatibilité entre mandat parlementaire et activité de conseil ou sur le casier judiciaire vierge".
Et de conclure : "conduire une politique et de gauche et de droite, c'est conduire une politique sans choix".
Duby-Muller (LR) voit dans la proportionnelle "le triomphe du centralisme jacobin"
"Certaines de vos propositions vont dans le bon sens et sont profondément nécessaires", a de son côté lancé la députée LR Virginie Duby-Muller au Premier ministre Edouard Philippe. Elle a annoncé que son groupe "suivra" la majorité notamment sur le sujet de la réduction que "la prolifération législative, qui dessert notre action".
L'élue est en revanche beaucoup moins favorable à l'introduction de la proportionnelle aux législatives, dans laquelle elle voit "le triomphe des partis et du centralisme jacobin". Cette réforme ne permettra plus selon elle "d'avoir un lien direct" entre les Français et leurs élus. "Les parlementaires seraient moins présents, moins connus, et moins identifiables : c'est un recul démocratique majeur", a-t-elle conclu.
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