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Vidéos Plan pauvreté, réforme constitutionnelle... Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron devant le Congrès

Le président de la République a tenu un discours devant le Sénat et l'Assemblée nationale réunis en Congrès lundi. Voici ce qu'il fallait retenir de son discours. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours devant le Congrès au château de Versailles, lundi 9 juin 2019. (CHARLES PLATIAU / POOL / AFP)

Révision constitutionnelle, plan pauvreté, islam, retraites... Pour la deuxième année consécutive, Emmanuel Macron s'est exprimé devant les députés et sénateurs réunis en Congrès, au château de Versailles (Yvelines), lundi 9 juillet. Un discours d'une heure trente qui a donné l'occasion au président de la République de s'expliquer sur sa politique mise en place pour la première année de son mandat, mais aussi de présenter un nouvel agenda pour les deux années à venir. Franceinfo revient sur les temps forts du discours du président de la République.

Une autocritique en ouverture

Le président de la République est arrivé à 15 heures au château de Versailles. Après une entrée entre les gardes républicains, il a ouvert son discours en assurant ne pas avoir oublié "les peurs, les colères accumulées pendant des années", qui ont conduit à son élection et "n'ont pas disparu en une année". Répondant aux critiques sur ce rendez-vous, dénoncé par certains parlementaires, il a également résumé sa première année de mandat : "Je sais que je ne peux pas tout, je sais que je ne réussis pas tout." 

"Je sais que je ne réussis pas tout", lance Macron aux parlementaires
"Je sais que je ne réussis pas tout", lance Macron aux parlementaires "Je sais que je ne réussis pas tout", lance Macron aux parlementaires

La volonté de participer aux débats parlementaires du Congrès en 2019

Le président de la République a rapidement évoqué le projet de loi constitutionnelle, en annonçant son désir d'amender la Constitution pour pouvoir répondre aux parlementaires en Congrès. 

J'ai demandé au gouvernement de déposer dès cette semaine un amendement au projet de loi constitutionnelle qui permettra que lors du prochain Congrès je puisse rester non seulement pour vous écouter, mais aussi pour vous répondre.

Emmanuel Macron

Car si la révision constitutionnelle de 2008 a offert la possibilité au chef de l'Etat de prendre la parole devant le Congrès, l'article 18 de la Constitution prévoit que "sa déclaration peut donner lieu [...] à un débat", "hors de sa présence". L'annonce d'Emmanuel Macron tombe à la veille de l'examen en première lecture de la révision constitutionnelle, mardi, à l'Assemblée. Les débats dureront deux semaines. 

Macron veut être présent lors des débats parlementaires du Congrès en 2019
Macron veut être présent lors des débats parlementaires du Congrès en 2019 Macron veut être présent lors des débats parlementaires du Congrès en 2019

Le calendrier des réformes à venir, notamment le plan pauvreté

S'il n'a pas fait d'annonces particulières, Emmanuel Macron a profité de son discours devant les parlementaires pour préciser le rythme des réformes à venir. Ainsi, le Premier ministre, Edouard Philippe, "présentera dans les prochaines semaines les nouvelles décisions permettant de tenir les engagements de baisse de nos dépenses publiques", a promis le président. 

Tout le monde souhaite la baisse des impôts [...] mais nul ne veut jamais les assumer lorsqu'elles sont décidées.

Emmanuel Macron

"D'ici la fin de l'année, le Premier ministre présentera l'ensemble de ces décisions pour la transformation indispensable de l'action publique", a-t-il encore insisté. Un peu plus tard, il a confirmé l'agenda du plan pauvreté, reporté la semaine dernière par le gouvernement. Il sera présenté "en septembre" et mis en œuvre "en 2019", a promis Emmanuel Macron. "Je veux une stratégie de lutte contre la pauvreté qui ne permette pas à nos concitoyens pauvres de vivre mieux, mais bien de sortir de la pauvreté une bonne fois pour toutes", a ajouté le président sur ce sujet. 

Les huées après ses propos sur la réforme des retraites

"Dès 2019, nous refonderons notre régime de retraite", a annoncé le Président devant le Congrès, qui en a profité pour régler quelques comptes. Selon lui, "faire croire que nous voudrions supprimer les pensions de réversion est une rumeur malsaine, visant à faire peur". "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui, rien", a t-il ainsi affirmé, provoquant sifflets et huées parmi les députés et sénateurs de l'opposition.

"Pour la première fois, ce qui a été choisi n'a pas été de faire une économie sur les retraités d'aujourd'hui ou ceux qui s'apprêtent à partir à la retraite, mais de refonder un système de retraite juste, unique, transparent, qui viendra progressivement remplacer la quarantaine de systèmes existants", a insisté le président de la République. 

"Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui", promet Macron
"Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui", promet Macron "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui", promet Macron

Un "cadre pour l'islam" d'ici l'automne

"La République n'a aucune raison d'être en difficulté avec l'islam, pas davantage qu'avec une autre religion, la laïcité veut simplement que soit garantie à chacun la liberté de croire et de ne pas croire", a affirmé Emmanuel Macron lundi devant le Congrès réuni à Versailles. "Mais il y a une lecture radicale, agressive de l'islam, qui se fixe pour but de remettre en cause nos règles et nos lois de pays libre dont les principes n'obéissent pas à des mots d'ordre religieux", a-t-il ajouté.

Nulle mise en cause de ces principes ne peut être acceptée sur le fondement d’un dogme religieux (...) Je sais que l'immense majorité de nos concitoyens musulmans le savent, le partagent et l'approuvent.

Emmanuel Macron

Le Président a indiqué son intention, "dès l'automne", de clarifier cette situation "en donnant à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République", avec les Français musulmans et leurs représentants.

Une mise au point sur l'Europe et les migrations

"Jamais la France n'acceptera les solutions de facilité que d'aucuns aujourd'hui proposent qui consisteraient à organiser des déportations, à travers l'Europe, pour aller mettre dans je ne sais quel camp, à ses frontières ou en son sein ou ailleurs, les étrangers" non admis en France, a annoncé Emmanuel Macron, abordant en fin de discours la question migratoire et l'avenir de l'Europe. Par ailleurs, le président a jugé que "la frontière véritable en Europe est celle qui sépare 'les progressistes' et les 'nationalistes'", soulignant que leur affrontement serait au cœur des élections européennes, prévues en 2019.

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