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Emploi : Nicolas Sarkozy peut-il encore convaincre?

Il a placé l'emploi au cœur de la fin de son mandat. Une stratégie risquée pour le très probable candidat à la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy, car le Président n'en ait pas à sa première annonce et les indicateurs économiques sont au rouge.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicolas Sarkozy pourrait annoncer sa candidature fin février, voire début mars. (AFP - Fred Tanneau)

Il a placé l'emploi au cœur de la fin de son mandat. Une stratégie risquée pour le très probable candidat à la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy, car le Président n'en ait pas à sa première annonce et les indicateurs économiques sont au rouge.

A moins de quatre mois du scrutin présidentiel, Nicolas Sarkozy a entamé, lors de ses vœux du 31 décembre, la dernière ligne droite de son quinquennat.

Lui servira-t-elle en même temps de rampe de lancement pour son entrée en campagne ? C'est sans doute le pari que fait le chef de l'Etat qui sait, mieux que quiconque, que hausse du chômage et réélection sont incompatibles et a bien retenu la leçon de l'échec de Lionel Jospin avec sa désormais célèbre phrase : "l'Etat ne peut pas tout".

Nicolas Sarkozy continue lui d'afficher un volontarisme politique à tous crins, au risque d'être démenti par les faits.

Des propositions dès le 18 janvier

"Trois sujets me paraissent dominer les autres", a déclaré le chef de l'Etat, lors de son allocution télévisée du 31 décembre.

"Nous ne bâtirons pas notre compétitivité sur l'exclusion mais sur notre capacité à donner à chacun une place dans la Nation. C'est pourquoi, ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l'objet de toute notre attention", a fait valoir M. Sarkozy avant d'évoquer deux pistes : la formation des chômeurs et l'allègement de "pression du travail".

Ces pistes devraient déboucher sur "des initiatives fortes en matière économique et sociale, notamment sur l'emploi", à l'issue du sommet social programmé le 18 janvier, indique l'Elysée.

Pour autant, les marges de manœuvre apparaissent ténues.

L'entrée en récession de la France, d'une part, et le spectre de la perte du "triple A", d'autre part, limitent les moyens d'action. Les deux leviers fréquemment évoqués par la majorité au cours des dernières semaines, le recours accru au chômage partiel et une plus grande flexibilité du travail, joueront peu sans retour de la croissance.

Des promesses sans résultat

Fin 2009, Nicolas Sarkozy avait assuré : "Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté".

Sur ce point, même ses plus ardents opposants reconnaissent au chef de l'Etat une forte ténacité. Mais s'ils le créditent également d'une belle énergie, ils fustigent dans le même temps un "hyperactivisme" sans aucune cohérence politique. La mise en perspective des déclarations et des résultats, en matière d'emploi, leur donne raison.

Toujours en 2009, le Chef de l'Etat s'était notamment engagé à "faire reculer le chômage et l'exclusion" et un an plus tard, il promettait une année 2011 "utile" et "porteuse d'espérance", avec un retour de la croissance et, de nouveau, les premiers fruits des réformes engagées.

Or si la crise est passée par là font valoir ses partisans, l'heure du bilan a sonné et les chiffres sont là.

Depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le chômage a augmenté d'un tiers, passant de 2,11 millions en juin 2007 à plus de 2,814 millions de sans-emploi en octobre 2011. Et selon l'Institut national de la statistique, le taux de chômage pourrait dépasser 10% en juin prochain.

Entre temps, les Français auront désigné leur Président(e) pour les cinq prochaines années, en espérant que son mandat rimera avec reprise de l'emploi.

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