En 2012, le Parti communiste retrouve le même nombre de députés qu'en 1958 après les législatives
Avec dix députés élus sur dix-neuf sortants pour le Front de gauche, qui rassemble les élus du PC et du Parti de gauche, les législatives de 2012 marquent un nouveau recul du Parti communiste. Retour sur les scores du Parti communiste depuis 1958.
Le Parti communiste n'a pas profité du poids médiatique de Jean-Luc Mélenchon, son allié dans le Front de gauche. Dans un contexte de forte poussée de la gauche, le PC et son allié, le Parti de gauche, perd près de la moitié de ses élus lors des législatives de 2012.
Malgré leur 11,1 % à la présidentielle, le Parti communiste et le Parti de gauche, qui espéraient bien élargir leur assise à l'Assemblée (19 députés dont 16 communistes ou apparentés et trois PG en 2007), devront se contenter de 10 députés dans la prochaine mandature (9 PC et un PG, Marc Dolez).
Pas de groupe parlementaire en 1958
Un score qui lramène le Parti communiste à 1958, lors des débuts de la Ve République, quand il ne put former de groupe car il ne comptait que 10 élus. En 1958, premières législatives après le retour du Général De Gaulle, le PCF avait réuni 18,9 % des voix, mais n'avait obtenu, à cause du scrutin majoritaire, que 10 députés, un chiffre insuffisant pour former un groupe parlementaire. Les députés communistes faisaient donc parti des non-inscrits à l'Assemblée nationale.
Lors des législatives suivantes, en 1962, le PC obtient plus de 21% des voix (beaucoup plus que le PS d'alors, la SFIO) et 41 députés. Il peut reformer un groupe à l'Assemblée.
86 députés dans le groupe PCF en 1978
Après les législatives de 1967 -qui faillit voir une victoire de la gauche- le PCF forme un groupe de 71 députés (22,5 % des voix). Le groupe compte même 73 membres grâce à deux personnalités extérieures au PCF. Après les événements de 1968 et la dissolution de l'Assemblée voulue par le président De Gaulle, les élections de juin 68 marquent un fort recul de la gauche: le PCF perd plus de la moitié de ses élus. Le groupe ne compte plus que 34 élus.
Les législatives de 1973 et de 1978 confirment le poids du PCF dans ses bastions historiques, dans la banlieue parisienne notamment. En 1973, le groupe PCF compte de nouveau 73 membres et en 1978 le groupe communiste atteint 86 membres (avec plus de 20% des voix).
La vague rose fait reculer le PCF en 1981
En 1981, la première vague rose, dans les pas de la victoire de François Mitterrand, marque le grand recul du PCF qui n'obtient que 16,1% des voix. Le triomphe des socialistes aux législatives se fait en partie sur le dos du PC qui perd la moitié de ses sièges. Le groupe communiste - alors que le parti est au gouvernement pour la première fois depuis le début de la Ve République - est réduit à 44 membres (dont un apparenté).
La proportionnelle de 1986 n'est guère plus favorable au PCF, qui passe sous les 10% dans un contexte de recul de la gauche. Son groupe passe à 35.
Dès lors, le poids du PC, en chute constante depuis 1981, ne sera plus jamais le même. Doté encore d'un groupe de 25 membres en 1988 (au lendemain de la réélection de François Mitterrand), il arrive à se maintenir malgré la chute du mur de Berlin en 1989.
Après la vague bleue de 1993, son groupe se maintient à 23 élus (grâce à sa bonne implantation locale) avant de progresser (36 membres) avec la victoire de la gauche plurielle en 1997.
2012 : comme en 1981, la gauche fait reculer le PC
Les législatives gagnés par la droite en 2002 et en 2007 marquent un nouveau recul du groupe communiste qui ne porte plus ce nom et compte sur des alliés pour exister. Le groupe "communiste et républicain" compte 21 membres en 2002 et la "gauche démocrate et républicaine" en 2007 en compte 24 (dont 19 PC ou apparentés).
Avec 10 membres, lors de cette nouvelle législature, le PCF - et son allié du Parti de gauche - est revenu aux basses eaux de 1958. Pour former un groupe parlementaire (15 membres, selon les dernières règles que s'est fixée l'Assemblée), il va s'allier avec des députés d'outre-mer.
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