Cet article date de plus de douze ans.

En France, les votes blancs et les votes nuls comptent pour des prunes

Avec un taux d’abstention de 20,53%, le 1er tour de l'élection, dimanche 22 avril, se situe dans la moyenne des scrutins présidentiels depuis 1965. Mais ces chiffres occultent une réalité : les votes blancs et les votes nuls.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des membres du Parti blanc posent devant l'hôtel de ville de Caen, le 22 février 2001. (AFP - Mychèle Daniau)

Avec un taux d'abstention de 20,53%, le 1er tour de l'élection, dimanche 22 avril, se situe dans la moyenne des scrutins présidentiels depuis 1965. Mais ces chiffres occultent une réalité : les votes blancs et les votes nuls.

Si l'on a beaucoup glosé ces dernières semaines sur la possibilité d'une forte abstention, on a moins évoqué la problématique des votes blancs et des votes nuls.

Plusieurs associations militent pourtant depuis des années pour leur reconnaissance. Plus de 30 propositions de loi ont même déjà été déposées car si les votes blancs et nuls sont comptabilisés et annexés au procès verbal, ils ne sont pas dissociés et n'apparaissent pas dans le résultat officiel.

Seuls sont mentionnés le nombre des électeurs inscrits, le nombre de votants et les suffrages exprimés (soit l'ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls).

Ne pas confondre, abstention, vote blanc et vote nul
Parfois associés, des fois confondus, ces trois phénomènes doivent pourtant être distingués.

L'abstention consiste à ne pas participer à une élection et traduit souvent, soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord.

Le vote blanc, qui correspond au dépôt dans l'urne d'un bulletin dépourvu de tout nom de candidat, indique plutôt un refus de se prononcer pour l'un des candidats et le rejet des programmes proposés.

Enfin le vote nul, plus délicat à interpréter, se traduit par des bulletins déchirés ou annotés. Son auteur a pu vouloir manifester son rejet du système, en croyant, à tort, qu'il serait pris en compte.

Pourrait-on faire autrement ?

Plusieurs associations et/ou personnalités militent en ce sens, parmi lesquelles l'association "2012. Parti du vote blanc".

Pragmatique, son représentant, Stéphane Guyot, propose une modification du code électoral en ajoutant, entre autres, l'article suivant : "les bulletins blancs sont décomptés séparément et entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés".

Kassovitz vote blanc
Parmi les soutiens au Parti du vote blanc, figure Mathieu Kassovitz.

Sur les ondes, le cinéaste a plusieurs fois justifié sont point de vue. Il a même franchi un pas de plus sur son compte Twitter.

Last but not least : le problème du vote électronique

Depuis leurs mise en œuvre, il y a maintenant, cinq ans, les machines à voter électroniques ne font toujours pas l'unanimité. Allongement des délais pour les uns, difficultés d'utilisation ou mise en cause de la fiabilité du système pour les autres, les critiques reviennent à chaque scrutin.

Un autre paramètre, nettement moins relayé, doit pourtant être pris en considération : le vote nul n'est pas possible au niveau du vote électronique. En effet, l'électeur doit choisir le candidat (ou la liste por le scrutin de liste) pour laquelle il souhaite voter et l'écran de l'ordinateur affiche uniquement les noms des candidats de cette liste.

A l'inverse, le vote blanc est possible, une case "vote blanc" étant prévue à cet effet.

Encore faut-il qu'on le lui ait précisé lors du passage derrière la machine, ce qui ne fut pas le cas, dimanche, pour l'auteure de ces lignes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.