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En Hollande, la coalition droite-extrême droite au pouvoir explose sous les coups de la crise

Les Pays-Bas sont en pleine crise politique. Le gouvernement a donné sa démission et des élections générales pourraient avoir lieu. A l'origine de cette crise, la crise économique qui s'est rappelée au gouvernement d'union droite-extrême droite.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Hollande avec les leaders sociaux-démocrates européens (FRED DUFOUR / AFP)

Les Pays-Bas sont en pleine crise politique. Le gouvernement a donné sa démission et des élections générales pourraient avoir lieu. A l'origine de cette crise, la crise économique qui s'est rappelée au gouvernement d'union droite-extrême droite.

La crise au Pays-Bas apporte de l'eau au moulin de François Hollande qui dénonce la politique d'austérité en Europe et souhaite ajouter un volet "croissance" au dernier traité de l'Union européenne.

Pays-Bas et France, deux pays qui avaient voté non, au traité constitutionnel européen, en 2005.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte (conservateur) a présenté, lundi 23 avril, à la reine la démission de son gouvernement de centre-droit, au pouvoir depuis octobre 2010, victime de dissensions avec l'extrême droite de Geert Wilders sur les mesures à prendre pour réduire le déficit public.

Un déficit plus important que prévu a en effet obligé le Premier ministre à présenter des mesures d'austérité que son allié a refusé. La crise pourrait déboucher sur des élections.

Une situation inédite pour un pays qui était sur une ligne rigoriste

Le déficit -qui n'était pas prévu et qui est lié à l'accélaration de la crise - a en effet atteint 4,7% du PIB en 2011, bien au-delà de la norme de la zone euro, soit 3%. Pour revenir dans les clous bruxellois, le gouvernement envisageait 16 milliards d'euros d'économies.

Le paquet de mesures sur la table des négociations prévoyait notamment une légère hausse de la TVA, un gel des salaires des fonctionnaires et une réduction du budget de la santé et de l'aide aux pays en développement. Ce sont sur ces propositions que la coalition gouvernementale a explosé.

Arnaud Montebourg, représentant spécial du candidat socialiste, écrivait, il y a quelques jours : "Déjà le message de la renégociation proposée par François Hollande est entendu partout, attendu partout". "Le SPD allemand, poursuivait-il, vient d'exiger des contreparties de croissance à la discipline budgétaire demandée par Mme Merkel."

"Le débat de ratification du traité budgétaire sera reporté en Allemagne, ajoutait le député de Saône-et-Loire. En Europe du sud, en Espagne, la droite n'arrive pas à infliger à sa population ce qu'elle signe chez Mme Merkel. Elle espère secrètement la victoire de François Hollande. Aux Pays-Bas, en Autriche, les difficultés du programme austéritaire s'accumulent."

Mme Merkel "travaillera bien" avec tout président français élu

Certains médias n'hésitent pas à parler du traité européen au passé. "Nul dirigeant n'ose encore le dire tout haut, mais le pacte de l'euro noué à vingt-cinq sur la règle d'or et le retour à l'équilibre budgétaire peut être mis en doute. L'Espagne de Mariano Rajoy l'avait écorné en mars", écrivait, lundi, le Figaro.

Face à cette accumulation de crises dans les pays européens, Nicolas Sarkozy ne parle plus de meeting commun avec Angela Merkel. A Berlin, après le premier tour français, le porte-parole de la chancellerie soulignait que Mme Merkel "travaillera bien" avec tout président français élu.

Dans l'opposition allemande, un responsable du SPD (PS allemand) affirmait même qu'"il y a de bonnes chances que François Hollande soit élu président lors du deuxième tour.

Ce serait un signal important pour toute l'Europe : il y a une alternative à la politique menée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy qui misent tout sur l'austérité et ne font rien pour la croissance".

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