Entre triomphe modeste et nécessité de changement, les ténors réagissent
En Ile-de-France, ce n'est "pas un chèque en blanc"
Valérie Pécresse, la tête de liste Les Républicains, remporte de justesse la région Ile-de-France. Dans son discours, elle assure qu'elle sera "la présidente de tous les Franciliens" . Elle a immédiatement rappelé ses priorités "sécurité et emploi" . Valérie Pécresse dit avoir "conscience d'avoir rassemblé des voix de tous les horizons" et que son élection n'était pas "un chèque en blanc" .
Son opposant socialiste Claude Bartolone a confirmé qu'il remettrait en jeu son mandat de président de l'Assemblée nationale, comme il s'y était engagé.
Duel dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, jusque dans les discours
"Ce soir ce n’est pas la victoire des partis politiques, ce n’est même pas ma victoire. C’est la victoire des gens du Nord, des hommes et des femmes du Nord-Pas-de-Calais-Picardie" , a déclaré Xavier Bertrand, le candidat LR qui l'a emporté avec 57,2% des voix. "Nul ne peut se prévaloir de cette victoire."
Marine Le Pen, la candidate Front national, battue, retient que son parti est désormais la première force d'opposition dans les Conseils régionaux. Elle parle d'une "montée inexorable" du FN, qui était arrivé en tête dans six régions au premier tour. "Merci et bravo, chers amis, de vous êtes affranchis de mots d’ordre indécents, de campagnes de calomnies et de diffamations, décidés dans les palais dorés de la République et exécutés servilement par ceux qui vivent de ce système et souvent qui prospèrent sur le dos des Français" , a lancé la présidente du FN, depuis son fief d'Hénin-Beaumont.
Wallerand de Saint-Just, candidat frontiste en Ile-de-France, tire un constat positif des premiers résultats : "Nous sommes le premier parti de France, nous aurons un nombre record d’élus et tout cela augure de façon très satisfaisante de l’avenir du Front national et de l’avenir de Marine Le Pen dans le pays."
A droite, il faut "prendre en compte les avertissements"
Nicolas Sarkozy a réagi dès 20h15. Il a assuré "prendre en compte les avertissements" lancés par les électeurs au premier tour : "Ce serait une grave erreur de passer d’une élection à une autre comme si les Français ne nous avez rien dit. L’heure est au travail collectif au service de la France. " Le patron des Républicains a insisté sur la nécessité du rapprochement avec le centre : "L’unité dans la famille des Républicains, l’union avec le centre, le refus de toute compromission avec les extrêmes ont permis ce résultat. Ces principes doivent rester les nôtres à l’avenir."
Alain Juppé, candidat à la primaire LR pour l'élection présidentielle de 2017, prône lui aussi une recomposition du paysage politique. Il appelle à "changer radicalement de cap" et à se rapprocher du centre. L'ancien Premier ministre considère aussi que la défaite des candidats FN était un "signe de bonne santé de notre démocratie" .
A gauche, "bonne résistance" et "immense sens du devoir"
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire général du Parti socialiste, se veut rassurant : "La gauche n'aura pas la déroute annoncée. La droite ne fera pas le grand chelem. L'union de la gauche a fonctionné" . Il a aussi souligné "l'immense sens du devoir" des électeurs de gauche qui ont voté à droite dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca. Il exhorte aussi le gouvernement à une "inflexion" pour agir "contre la précarité et pour l'activité. Nous ne pouvons plus continuer comme cela."
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Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, a quant à lui salué le "sursaut républicain" contre le Front national. "D'abord, les Français sont venus voter massivement. Ils se sont mobilisés, notamment la gauche, et le Premier ministre n'y est pas pour rien, pour faire barrage au Front National" , a-t-il déclaré.
Jean-Luc Mélenchon, le porte-parole du Front de gauche, se place dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017. Il appelle à la constitution d'un véritable front populaire.
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