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Présidentielle : Eric Zemmour "se prend pour le général de Gaulle" mais est "un Bonaparte en carton-pâte", tacle Geoffroy Didier

Éric Zemmour a déclaré mardi sa candidature à l'élection présidentielle dans une vidéo sur internet. "Il n'est pas une solution pour la France", a réagi le chargé de communication de Valérie Pécresse. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Capture d'écran Youtube de la vidéo d'annnonce de candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle mardi 30 novembre 2021. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Éric Zemmour "se prend pour le général de Gaulle" mais est "un Bonaparte en carton-pâte", commente Geoffroy Didier, le chargé de communication de Valérie Pécresse, candidate à la primaire Les Républicains, ce mardi sur franceinfo, après l'annonce officielle de la candidature d'Éric Zemmour à la présidentielle dans une vidéo diffusée en direct sur YouTube.

franceinfo : Avec l'annonce officielle de sa candidature à la présidentielle, Éric Zemmour devient-il un concurrent sérieux pour le ou la candidate Les Républicains ?

Geoffroy Didier : Chacun a le droit d'être candidat et je prends chaque compétiteur au sérieux. Je fais partie des lecteurs d'Éric Zemmour. Je pense que c'est un penseur, un chroniqueur, souvent intelligent, parfois même inspirant quand il pose des diagnostics qui sont ressentis par un grand nombre de citoyens et que nous n'avons pas le droit de mépriser. En revanche, je pense qu'il n'est pas une solution pour la France parce que, j'ai regardé la vidéo de son annonce, il se prend pour le général de Gaulle mais il encense le maréchal Pétain dans ses écrits. Il appelle les Français à un code d'honneur pour sauver la France mais il n'hésite pas, lui, à leur faire des doigts d'honneur. Je crois qu'il y a de l'incohérence, de la grandiloquence et au fond, pardon de le dire, c'est un Bonaparte en carton-pâte.

Qu'est-ce qui empêcherait Eric Zemmour d'être élu, selon vous ?

Sa principale limite, c'est qu'il est déprimant. Il n'est pas seulement décliniste, il est déprimant. Quand on s'engage en politique comme je l'ai fait depuis plusieurs années, c'est pour offrir des solutions et pour porter un espoir. Ceux qui sont élus à la présidentielle, ceux auxquels nos concitoyens confient leur destin, leur économie, sont en général des hommes ou des femmes qui portent une solution en eux et qui permettent à chacun de s'en sortir, voire de progresser dans la vie. Quand on écoute Eric Zemmour, qui sait flatter parfaitement les bas instincts, on se dit qu'il a pour programme, pour projet, d'éteindre la lumière de la France. Moi, je n'ai pas envie d'un président qui éteigne la lumière, j'ai envie de quelqu'un qui offre des solutions et qui fasse qu'on s'en sorte.

Pourtant des électeurs Les Républicains sont tentés par lui. Que leur dîtes-vous pour les faire rester ?

Bien sûr et je leur dis qu'on n'a pas besoin d'être extrémistes pour être offensifs. Il faut regarder les actes. Eric Zemmour parle, il parle bien, mais ça fait 60 ans qu'il parle, alors que nous, nous agissons. Bien sûr que c'est difficile d'exercer le pouvoir, bien sûr que c'est difficile de réformer. Lorsque Valérie Pécresse prend la tête de la région Île-de-France qui représente un tiers de l'économie du pays, qui est fracturée, minée par les inégalités, par le communautarisme, par l'insécurité, elle met en place la charte de la laïcité, c'est-à-dire plus un euro d'argent public aux associations qui dépassent les bornes de la République. Lorsqu'elle arrête le financement des logements très sociaux dans les communes où il y en a trop pour éviter de concentrer les difficultés aux mêmes endroits, lorsqu'elle se bat contre la Défenseure des droits et le gouvernement pour interdire le burkini, ce vêtement de bain qui est en fait un signal de défiance à la République dans les îles de loisirs, quand elle propose de faire ce qu'elle a fait en Île-de-France à l'ensemble de l'échelle nationale, on ne demande qu'une chose, c'est d'être jugé à nos actes et à nos résultats alors qu'Eric Zemmour se jauge à ses paroles et à ses simples promesses.

Est-ce que les candidats Les Républicains ne devraient pas se distinguer entièrement de lui, rejeter l'idée de "grand remplacement" ?

Nous ne sommes absolument pas condamnés au grand remplacement ni au grand déclassement. La solution que la droite républicaine propose est la bonne. Elle consiste à ne plus subir, à reprendre la maîtrise de son destin, tout en respectant évidemment les principes élémentaires des valeurs de la République. Il y a un chemin de crête périlleux, j'en suis conscient. Je sais que c'est difficile. Mais la victoire de la droite républicaine, qui était jugée impossible il y a quelques mois encore, ne l'est plus et qu'on n'a pas besoin de basculer dans l'extrémisme et dans l'invective pour résoudre les problèmes des Français.

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