Eva Joly estime que "la technologie française ne s'exporte plus après Fukushima"
Eva Joly a fait recette jeudi 24 novembre auprès des journalistes. Après les cafouillages de sa campagne, une cinquantaine d'entre eux l'a accompagnée dans une Bourgogne cachée par le brouillard. Elle a assuré qu'elle poursuivait sa campagne.
Rully (Saône-et-Loire), envoyée spéciale - Le déplacement d'Eva Joly jeudi en Bourgogne, dans le "premier bassin nucléaire civil", avait un objectif précis : montrer que la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts "n'est pas opposée aux travailleurs du nucléaire". C'est du moins la confidence de Stéphane Sitbon, celui qui coordonne la campagne de la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts.
Il avait aussi un second objectif : saluer la viticulture bio, qui n'utilise pas les pesticides. Ironie du sort, cette visite prévue "de longue date" devait permettre à la candidate de"reprendre son souffle", a glissé le maire de Rully, François Lotteau. L'actualité en a décidé autrement.
Dans le village de Rully, entre Châlons et Beaune, dans un petit square avec monument aux morts, Eva Joly a tenu une conférence de presse devant une floppée de caméras.
"Une femme libre"
Sans surprise, la presse a été moins intéressé par le message bio et anti-nucléaire que par les cafouillages de la campagne et les bisbilles avec le PS.
La candidate l'a assuré : "il y aura bien dans l'urne un bulletin Eva Joly le 22 avril". En réponse à une question sur une éventuelle "erreur de casting", elle a rappelé qu'elle était arrivée largement en tête de la primaire chez les sympathisants écologistes. Interrogée pour savoir si elle avait été "recadrée", elle a répliqué qu'elle est "une femme libre".
Lors d'un discours introductif, elle avait estimé, à propos des suppressions d'emploi chez Areva, que l'actualité, "c'est triste", lui donne raison "la technologie française ne s'exporte plus après Fukushima".
"On y perd des plumes"
Avant sa rencontre avec des salariés du nucléaire, Eva Joly est allée visiter une vigne bio à Rully. Ce vignoble bio représente désormais 6% du vignoble bourguignon, soit 2 200 hectares ...et le marché croit de 20% à 25% par an.
Quelques militants étaient venus soutenir leur candidate, dont l'un brandissait une pancarte "Eva ne cède pas". L'un d'entre eux, René Montagnon, confiait : "on a rarement eu une aussi bonne candidate. Elle apporte quelque chose de neuf, c'est rafraichissant.
Plus tôt dans la journée, des militants locaux avaient déploré la présence d'une nuée de journalistes uniquement en quête d'une petite phrase. Pourtant l'un d'eux, Claude Lemell, se félicitait qu'Eva Joly soit "politiquement incorrecte et qu'elle mette de l'éthique en politique".
Moins idéaliste, Sergio Coronado, directeur de la campagne électorale de l'ancienne magistrate, estimait : "on y perd des plumes, ce n'est bon ni pour nous ni pour le PS".
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