Cet article date de plus de douze ans.

Eva Joly veut créer un Fonds de désendettement et une taxe "exceptionnelle" sur le patrimoine

Eva Joly, candidate d'Europe écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, a fustigé les politiques d'austérité budgétaire, jeudi 16 janvier, lors d'une conférence de presse sur la perte du triple A au siège du parti à Paris.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Eva Joly (8 décembre 2011) (AFP/Citizenside.com)

Eva Joly, candidate d'Europe écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, a fustigé les politiques d'austérité budgétaire, jeudi 16 janvier, lors d'une conférence de presse sur la perte du triple A au siège du parti à Paris.

Après l'égalité, l'emploi et le logement, Eva Joly a poursuivi sa stratégie de campagne en s'attaquant à l'économie, lundi lors d'une conférence de presse sur la perte du triple A au siège du parti à Paris.

La candidate d'Europe écologie-Les Verts (EELV) s'est posée en alternative des politiques d'austérité budgétaire.

Alors que la plupart des candidats évitent de s'exposer, Eva Joly ne cesse de rappeler qu'elle est la seule à faire des propositions chiffrées depuis le mois d'octobre. Face à la dégradation de la note de la France par l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) vendredi dernier, elle a dénoncé ce qu'elle définit comme le "sarkozysme", fustigeant par là même les politiques européennes d'austérité budgétaires.

Réduction d'un point par an du déficit budgétaire

"La politique d'austérité budgétaire seule est vouée à l'échec", a-t-elle déclaré, citant au passage le rapport de S&P.

La candidate écologiste s'est engagée à réduire d'un point par an le déficit budgétaire et à investir dans le même temps près de 15 milliards d'euros dans la reconversion écologique du pays, si elle était élue.

Elle a par ailleurs appelé à la création d'un Fonds européen de désendettement, dans lequel serait "isolée la dette". Ce Fonds constituerait un "pot commun" auquel les Etats de la zone euro "transféreraient une partie de leur dette" équivalente à "20% du PIB", afin de garantir le remboursement de la dette "sur une période plus longue".

"C'est la seule solution pour faire face à la dette sans passer par l'austérité", a indiqué Eva Joly. Celle-ci a précisé que l'idée provenait d'un groupe d'experts de cinq économistes allemands.

Eviter le défaut de paiement

L'ancienne magistrate a aussi proposé que la taxe sur les transactions financières "soit affectée au remboursement de la dette".

Surtout, elle a annoncé son intention de créer une taxe "exceptionnelle" sur l'ensemble du patrimoine, en cas de victoire à l'élection présidentielle.

Cette taxe pourrait s'élever à 3 % du patrimoine français, à l'exception des patrimoines inférieurs à 15 000 euros, a précisé Pascal Canfin, conseiller économique et social de la candidate, qui a répondu aux questions des journalistes sur le financement d'un tel projet.

"Le patrimoine, c'est ce qui est réparti le plus inégalement en France", a-t-il souligné, en référence à la TVA sociale voulue par le chef de l'Etat.

Le conseiller de la candidate a indiqué que cette taxe permettrait de garantir un taux fixe de la dette tout en évitant "l'hypothèse de défaut de paiement" qui inquiète les marchés financiers.

Eva Joly se veut crédible sur l'économie

En outre, Eva Joly a proposé de créer des agences de notation sociale et environnementale qui évalueraient les politiques publiques, afin qu'elle ne restent pas "le nez collé sur le pare-brise" sans avoir un "regard sur le long terme".

"Je vais me concentrer pour convaincre les Français que l'austérité n'est pas une fatalité", a lancé la candidate, pour qui "la perte du triple A" est "l'occasion de prendre conscience que notre modèle est à bout de souffle".

"Mes propositions sont crédibles", a tenu à répéter la candidate.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.