FN et gauche grands gagnants du 1er tour en nombre de voix
Qui sont les grands gagnants en voix de ce premier tour ? La gauche, qui gagne 2,3 millions de voix et l'extrême-droite, qui fait un gain de 2,6 millions de suffrages. La droite en perd 2,3 millions, le centre 3,5 millions.
Le premier tour de la présidentielle a vu le total de votants en faveur de la gauche (+2,3 millions) et surtout de l'extrême-droite (+2,6 millions) progresser considérablement par rapport à 2007, alors que la droite (-2,3 millions) et plus encore le centre (-3,5 millions) reculent nettement.
Le nombre de Français ayant exprimé leur suffrage a été relativement constant d'une élection à l'autre, 35,9 millions en 2012 contre 36,7 millions en 2007, ce qui permet de comparer.
43,7% des votes à gauche
A gauche, le total passe de 13,4 millions à 15,7 millions, c'est-à-dire que la gauche réunit cette fois-ci 43,7% des votes (hors bulletins blancs et nuls) contre 36,5% en 2007. Dans le détail, le candidat PS réunit sur son seul nom 10,3 millions de suffrages, soit près de 800.000 de plus que Ségolène Royal.
C'est surtout le plus haut total de voix pour la gauche sous la Ve République, mais il faut relativiser cette donnée par la croissance de la population et l'augmentation conjointe du corps électoral: avec par exemple 14,7 millions de voix sur 29 millions de suffrages exprimés en 1981, la gauche se situait à 46,7% dès le premier tour en 1981, près de 3 points de plus qu'aujourd'hui.
Jean-Luc Mélenchon dépasse le score du total des gauches hors PS en 2007
La progression des voix au sein de la gauche est aussi le fruit du score de Jean-Luc Mélenchon. A lui seul, il dépasse d'une centaine de milliers de voix les suffrages de l'ensemble de la gauche hors PS en 2007.
Auxquels il faut additionner évidemment en 2012 les scores de Eva Joly, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, soit 1,4 million de voix supplémentaires.
Gain de voix important du FN
A l'extrême droite, le total de voix a progressé de 3,8 millions à 6,4 millions, soit un passage de 10,4% à 17,9% des votants.
La droite parlementaire, elle, est en baisse importante, passant de 12,7 millions des voix à 10,4 millions en 2012, soit 34,6% (Nicolas Sarkozy + Philippe de Villiers + Frédéric Nihous) en 2007 contre 29% (Nicolas Sarkozy + Nicolas Dupont-Aignan) cette année.
Nicolas Sarkozy avait réuni 11,4 millions de voix en 2007, il ne remporte cette fois-ci l'adhésion que de 9,8 millions d'électeurs.
Dans le camp souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan fait moins de voix que Philippe de Villiers en 2007, 0,6 million contre 0,8 million. Et le président sortant ne bénéficie pas, en plus, de l'apport --certes modéré (0,4 million de voix)-- de
Frédéric Nihous en 2007.
16,8 millions de voix à droite et extrême-droite, plus qu'en 2007
Si l'on additionne les voix de droite et d'extrême droite, on parvient à 16,8 millions de voix en faveur de la droite, plus qu'en 2007 (16,5 millions) et 2002
(13,8 millions), mais moins que le record de 1995, 18,1 millions de voix --la configuration était toutefois particulière car il n'y avait pas de candidat centriste.
Au centre, justement, la décrue est brutale: avec 6,8 millions de votants en 2007 contre 3,3 millions cette année, François Bayrou passe de près de 18,6% des voix à 9,1%.
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