François Bayrou : "Je serai candidat à l'élection présidentielle"
Le président du MoDem, François Bayrou, a confirmé jeudi soir qu'il serait bien candidat à l'élection présidentielle de 2012. Invité au 20H de TF1, celui qui rêve de rassembler les centristes, veut "que le pays reparte sur des bases nouvelles".
Déjà en campagne, le patron du MoDem, François Bayrou, qui doit annoncer officiellement sa candidature le 5 décembre prochain, a expliqué jeudi soir qu'il serait "candidat à l'élection présidentielle parce qu'il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu'il est impossible qu'on continue comme ça pendant cinq ans".
Puis il a décliné quelques grandes lignes de son programme.
Le problème central de la désindustrialisation
Pour l'ancien candidat de 2007, les problèmes de déficit, de dette publique, d'emploi, de baisse du pouvoir d'achat ou encore de chômage sont dus à une cause unique : "On ne produit plus en France. Et parce qu'on ne produit plus en France, on est obligé d'aller acheter à l'étranger des produits que nous consommons pour des sommes cataclysmiques.
Rappelant que le déficit du commerce extérieur de la France représentait 75 milliards d'euros par an, M. Bayrou s'est alors interrogé : "Dans ces conditions, comment voulez-vous qu'il y ait du pouvoir d'achat ? Comment voulez-vous qu'il y ait de l'emploi ?
40 milliards d'économie
Questionné sur le plan d'économie annoncé par le gouvernement à la fin octobre, le patron du MoDem a déploré que l'on fasse "un plan tous les mois", "rustine après rustine". Selon lui, le redressement du pays ne "pourra se faire que dans un plan d'ensemble qui comportera des économies".
S'appuyant sur le chiffre de 80 milliards d'euros de "dépenses publiques pas justifiées", évaluées par un institut, M. Bayrou a proposé d'en faire le quart, soit 40 milliards d'euros d'économies "dont 20 milliards dans le secteur de l'Etat et 20 milliards du côté de la sécurité sociale".
Répétant que la France ne pouvait pas rester dans cette "situation d'impuissance", M Bayrou a enchaîné : "Et c'est pourquoi la politique qu'il va falloir suivre va imposer une démarche politique nouvelle".
En matière de fiscalité
Concernant l'instauration éventuelle d'une TVA sociale, le centriste s'est dit "pas convaincu pour l'instant" car selon lui, "ce sont toujours les consommateurs qui payent les produits", fussent-ils importés.
Sur les impôts, le député propose de porter la tranche marginale de 41% à 45 % et de créer une tranche supplémentaire pours les hauts revenus à 50%.
"Aucune allégeance ni aux uns, ni aux autres"
Affirmant "qu'il n'y aurait aucune allégeance ni aux uns, ni aux autres", M. Bayrou s'est montré aussi sévère à l'égard du candidat socialiste, François Hollande que du plus que probable candidat, Nicolas Sarkozy.
Bien qu'estimant qu'il se "comportait mieux que dans les trois premières années du mandat", le député centriste s'est dit frappé que le chef de l'Etat "a constamment usé d'une stratégie, d'une manière d'être qui fait dresser constamment les le gens les uns contre les autres" et "qu'il n'a jamais concilié les efforts qu'on demande et la justice qui est nécessaire".
Le programme du PS : "impossible et insoutenable"
Interrogé sur le candidat socialiste, M. Bayrou a poursuivi sur le même ton critiquant un "programme "impossible et insoutenable". "On ne fera pas 300.00 emplois jeunes sur fond public, on ne créera pas 60 à 70.000 postes d'enseignants, on ne fera pas une allocation générale d'autonomie pour les étudiants, on ne reviendra pas à la retraite à 60 ans. Tout cela ne se fera pas", a-t-il affirmé.
Revenant par ailleurs sur l'accord entre le parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts, M. Bayrou a insisté sur une ligne "remarquée par personne" qui prévoit "la suppression du droit de veto au conseil de sécurité des Nations Unies... la seule arme qui permette à la France d'être encore au rang des puissances majeures, cette arme-là, on la supprime, on la gomme", a-t-il dénoncé.
Pour moi, c'est un sujet "extrêmement discutable et c'est aussi une incroyable légèreté que de faire cela sur un coin de table sans le dire à personne entre deux négociateurs dont l'expérience a montré qu'ils ne savaient pas toujours ce qu'ils écrivaient", a conclu M. Bayrou.
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