Cumul des mandats : la position de François Bayrou "frise l'indécence" et n'est "pas tenable", estime l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Le socialiste dénonce une "trahison des engagements" de François Bayrou qui, à chacune de ses trois campagnes présidentielles, "disait qu'il fallait 'mettre fin au cumul des mandats'".

franceinfo - avec France Bleu Loire Océan

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Publié le 18/12/2024 09:07

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L'ancien Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, le 15 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Le cumul des mandats de François Bayrou, maire de Pau et Premier ministre, "frise l'indécence", c'est "désuet et décalé", estime l'ancien Premier ministre et ancien maire PS de Nantes Jean-Marc Ayrault, invité de France Bleu Loire Océan mercredi 18 décembre.

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"Ce n'est pas du tout tenable, et même, je dirais, ça frise l'indécence. Au moment où on est en train de vivre en direct cette catastrophe humanitaire terrible de Mayotte, là", le Premier ministre "prend l'avion de l'État pour se rendre au conseil municipal de Pau tout en faisant en visio une réunion avec la cellule de crise", critique Jean-Marc Ayrault.

"J'ai vu la limite" du cumul des mandats

Pour lui qui a été Premier ministre et maire, ces deux fonctions très prenantes ne sont pas compatibles : "Je puis vous dire par expérience que quand vous êtes Premier ministre, vous ne pouvez pas vous occuper d'une mairie, quelle que soit sa taille et encore moins celle d'une grande ville". Il estime qu'il y a "une question de décence". Il rappelle qu'il a été "député maire pendant longtemps et donc j'ai vu aussi la limite" du cumul des mandats. Il a "fait voter comme Premier ministre une réforme qui interdit le cumul d'un mandat exécutif local, donc maire, adjoint ou vice-président, président, président de département et parlementaire. Et je pense que ça, c'est sain".

Jean-Marc Ayrault soutient qu'un élu "peut être conseiller municipal, conseiller départemental, conseiller régional et parlementaire, la loi ne l'interdit pas". Il trouve l'argument de François Bayrou "désuet, décalé". Il pense enfin que "c'est une trahison de ses propres engagements, parce que quand vous regardez toutes ses déclarations à chaque campagne présidentielle, il en a fait trois et à chaque fois, il disait 'il faut mettre fin au cumul des mandats'. Et voilà que quand il est à la direction du gouvernement, il veut faire le contraire", déplore Jean-Marc Ayrault.