Démineurs, tireurs d'élite, gilet pare-balles... comment les candidats à la présidentielle font face à la menace terroriste
Deux hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat pendant la campagne présidentielle ont été interpellés mardi à Marseille.
La menace terroriste plane au-dessus de l'élection présidentielle. Mardi 18 avril, deux hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat pendant la campagne ont été arrêtés à Marseille (Bouches-du-Rhône). De quoi renforcer les mesures déjà mises en place pour assurer la sécurité des candidats.
Parmi eux, au moins François Fillon était visé par le projet d'attentat, selon des informations recueillies par franceinfo. Jugé le plus menacé des onze candidats depuis la fin de la semaine dernière, l'ancien Premier ministre est encadré par douze policiers du Service de la protection (SDLP) des personnalités.
La police demande à Fillon de porter un gilet pare-balles
Vendredi 14 avril, la sécurité avait aussi été renforcée autour de son meeting de Montpellier (Hérault), avec notamment des tireurs d'élite. La menace était, semble-t-il, encore plus importante lundi lors de son meeting de Nice (Alpes-Maritimes). Les policiers ont demandé à François Fillon de porter un gilet pare-balles à la tribune, ce qu'il a refusé, selon les informations de franceinfo. Le candidat est en ligne directe avec le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui l'informe directement de la situation.
Malgré la menace, "pas question d’annuler" son prochain meeting à Lille, selon Louis Delemer, responsable adjoint des Jeunes avec Fillon dans le Nord, à 20 Minutes. La sécurité a tout de même du être revue à la hausse, avec le renfort d'une soixantaine de vigiles privés, selon une proche du candidat. "La préfecture nous a assuré que le nombre de policiers mobilisés allait aussi être doublé", a expliqué Louis Delemer, sans préciser si des forces spéciales, type Raid, allaient être déployées.
Des démineurs avant les meetings de Macron
Les autres prétendants ne sont pas épargnés par les menaces. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis en garde les principaux candidats à la présidentielle, faisant état d’une "menace précise sur leur sécurité ou sur celle de leur QG de campagne", selon Le JDD.
Les photos des deux suspects de l'attentat déjoué avaient aussi été distribuées aux services de sécurité des candidats, selon les déclarations Marine Le Pen et l'entourage d'Emmanuel Macron à l'AFP. Un renforcement sécuritaire confirmé par l’entourage du candidat d’En marche !, qui déclare que "des démineurs passent par précaution avant chaque meeting". Des renforts policiers ont également été mobilisés autour de son QG de campagne à Paris.
Mélenchon ne prend plus le métro
Contacté par franceinfo, l'entourage de Marine Le Pen affirme ne pas avoir modifié son dispositif de sécurité, rappelant que c'est de la responsabilité de l'Etat d'assurer le bon déroulement de la campagne. Un proche de la candidate s'étonne tout de même de ne pas voir de dispositif policier déployé près du QG de campagne, malgré une tentative d'incendie à la mi-avril.
Du côté de Jean-Luc Mélenchon, son équipe précise à franceinfo que le candidat ne prend plus le métro comme il le faisait avant. Elle ne donne pas d'autres détails sur les mesures prévues autour des rassemblements du candidat. Ce dernier a envoyé un SMS à François Fillon et Emmanuel Macron pour exprimer sa solidarité après l'attentat déjoué.
Au total, plus de 50 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser les 67 000 lieux de vote, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, dans un entretien au Journal du dimanche.
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