Affaires Fillon et Griveaux : "le calendrier est toujours un élément surprenant", estime Ugo Bernalicis, député LFI
Le député La France insoumise est revenu sur les affaires Griveaux et Fillon dans le "8h30 franceinfo". Ugo Bernalicis estime "qu’on n'est pas obligé d'attendre dix ans" pour sortir les informations.
Trois ans après le "Penelopegate" qui a coulé la campagne présidentielle de François Fillon, le procès de l'ex-candidat à l'Élysée doit débuter lundi 24 février. Au même moment, une autre affaire a forcé Benjamin Griveaux à se retirer de la campagne municipale. Sur franceinfo, lundi, le député La France insoumise du Nord Ugo Bernalicis, estime que le calendrier de la divulgation de ces affaires est "toujours surprenant".
"Vous remarquerez que dans ce genre d'affaires, le calendrier du moment où l'affaire sort est toujours un élément surprenant, constate Ugo Bernalicis. Je ne sais pas s'il y a un complot, mais il y a des gens qui détiennent des informations et qui décident de les utiliser à un moment donné".
"On n'est pas obligé d'attendre dix ans"
Pour le député du Nord, c'est surtout le temps qu'a mis l'affaire Fillon pour être dévoilée qui le surprend : "Vous croyez que pendant dix ans, quelqu'un vient travailler à l'Assemblée, enfin sans travailler pour le coup, et que personne ne se rende compte que quelqu'un est payé, mais n'est pas là !"
François Fillon a été mis en examen le 14 mars 2017, moins d'un mois avant le premier tour de la présidentielle. "Je ne plaide par pour qu'il y ait un bon moment, je plaide juste pour que, quand il y a ce genre d'affaires qui sortent, il faut qu'on fasse tout pour influencer un minimum le scrutin, indique Ugo Bernalicis. Je m’interroge sur ceux qui sortent ces infos […] Je ne pense pas qu’il ne fallait pas les sortir, mais je pense qu’on n'est pas obligé d'attendre dix ans."
Même si ça n'excuse rien pour l'élu de La France insoumise. Si François Fillon "est condamné, c’est qu’il y a un problème et il faudra rembourser les sommes en question pour un emploi fictif, ça me semble la moindre des choses", estime le député du Nord. L'Assemblée nationale, partie civile dans l'affaire, compte demander plus d'un million d'euros de dommages et intérêts.
"Dépeopoliser" la vie politique
Concernant l'affaire Griveaux, "il doit y avoir un cloisonnement entre la vie publique et la vie privée. Ça n’apporte rien au débat politique, au débat de fond", affirme Ugo Bernalicis. Il faut montrer l'exemple selon lui, et "dépeopoliser" la vie politique : "La France ne s’est jamais caractérisée par cette méthode, à part peut-être Nicolas Sarkozy ou d’autres qui ont mis en scène leur vie privée, mais je pense que c’est une mauvaise chose."
"Je combattais le programme de Benjamin Griveaux sans avoir besoin de savoir ce qu’il y avait sur son téléphone, revendique le député LFI. Sinon ça veut dire que chacun peut tomber du jour au lendemain non pas sur sa politique, mais sur des choses annexes, ça me désole."
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