François Hollande a esquissé l'un des budgets les plus rigoureux depuis 30 ans
"La crise est plus grave que prévue" , a expliqué François Hollande affirmant qu'il avait "anticipé" la situation économique et sociale du pays. Pour faire face à cette crise, pour lutter contre le chômage (alors que la barre des trois millions de chômeurs a été franchie) et assainir les comptes de l'État, François Hollande a détaillé le cap pour les prochains mois et sans en avoir l'air, il a esquissé un des budgets les plus rigoureux de ses 30 dernières années.
Le chef de l'État a ainsi promis "un agenda de redressement" de la France sur deux ans. il a également promis d'accélérer en conséquence le train des réformes pour répondre à l'impatience et aux inquiétudes des Français. "Je suis en situation de combat" a lancé le président de la République soucieux de répondre à ses détracteurs.
Croissance et fiscalité
La croissance sera "à peine supérieure à zéro en 2012", a expliqué François Hollande. Pour le budget 2013 il table sur une croissance "inférieure à 1%, sans doute 0,8%" . Il faut donc, explique le chef de l'État, trouver 30 milliards d'euros. Il y a aura 10 milliards d'économies et 20 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises et les ménages.
La fonction publique : Il y aura dix milliards d'euros d'économies sur les ministères qui vont tous être soumis au régime sec sauf trois d'entre eux : l'Éducation, la Justice et l'Intérieur.Les entreprises : Les entreprises seront également mises à contribution. Il y aura un prélèvement supplémentaire de 10 milliards pour les grandes sociétés. Toutefois "il y aura une distinction entre les bénéfices qui sont investis et les bénéfices qui sont distribués" . Les PME seront pour "l'essentiel préservées" , a expliqué François Hollande. Les ménages : Là aussi, les ménages devront rapporter 10 milliards supplémentaires l'an prochain. Les Français les plus aisés seront mis à contribution. Une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu sera instaurée, au taux marginal de 45% pour la part de revenus dépassant 150.000 euros annuels par part. Par ailleurs, il y aura bien une taxe exceptionnelle de 75% qui touchera les rémunérations de plus d'un million d'euros. Les artistes et les footballeurs y seront soumis. Cette mesure va concerner 2.000 à 3.000 personnes.
L'affaire Bernard Arnault
"Bernard Arnault aurait dû bien mesurer ce que signifiait son choix" de demander la nationalité belge, a estimé François Hollande. "Beaucoup de Français ont pensé qu'il abandonnait cette nationalité. Il vient de faire la correction qui s'imposait" . Dans la journée, Bernard Arnault a expliqué qu'il continuerait à payer ses impôts en France.
François Hollande a également lancé un "appel au patriotisme" alors que la période est difficile". "Je note d'ailleurs que Bernard Arnault a dit qu'il prendrait sa part".
La question de l'emploi
"J'accélère" sur l'emploi et "il y a d'ores et déjà une bataille qui est
engagée" a détaillé François Hollande. Il a évoqué les
emplois d'avenir qui doivent concerner 100.000 jeunes en 2013 ainsi que la
négociation rapide sur la question des contrats de génération.
François Hollande a ainsi demandé aux partenaires sociaux de trouver un compromis sur la réforme du marché du travail "pour que les salariés soient davantage protégés mais que les entreprises puissent s'adapter". Le chef de l'État a plaidé pour "un système plus souple et en même temps plus protecteur. Un accord qui doit être gagnant-gagnant".
Le président de la République a fixé une date butoir pour ces négociations : la fin de l'année 2012. "À la fin de l'année, les partenaires sociaux peuvent trouver ce compromis historique" et dans ce cas "cette réforme deviendra force de loi" . En cas d'échec des négociations, a expliqué François Hollande, "c'est l'État qui prendra ses responsabilités" .
L'ensemble de ces mesures doit permettre d'inverser la courbe du chômage d'ici un an.
Un président en première ligne
François Hollande a également voulu, lors de cette intervention télévisée, imprimer son style et répondre aux critiques le jugeant pas assez actif. Le président de la République se veut "en première ligne". Il a également expliqué qu'il assumerait "toute la responsabilité" de l'action menée et à venir.
Le chef de l'État est également revenu sur ses relations avec Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre. "Un homme sérieux" , a expliqué François Hollande qui doit faire "travailler le gouvernement dans le cadre qu'il a fixé" . Un gouvernement qui "n'a pas perdu son temps" s'est défendu François Hollande rappelant l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, la baisse des prix de l'essence ou encore les emplois d'avenirs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.