De Gourcuff au PIB grec, cinq valeurs qui ont plongé moins vite que la popularité de Hollande
Avec seulement 13% d'opinions favorables en septembre 2014, la cote de confiance du président a perdu plus des trois quarts de sa valeur en seulement 27 mois.
Un désaveu cinglant. A la question "Faites-vous confiance à François Hollande pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement", seuls 13% des sondés répondent désormais "tout à fait", ou "plutôt", selon une étude TNS Sofres pour Le Figaro Magazine publiée jeudi 4 septembre. Ils étaient 55% en juin 2012, date à laquelle l'institut a commencé ses mesures, un mois après l'arrivée du socialiste à la tête du pays.
La popularité du chef de l'Etat a donc perdu un peu plus de 76% de sa valeur en tout juste 27 mois. Afin de mesurer la rapidité de cette dégringolade, francetv info a décidé de la comparer avec d'autres célèbres chutes vertigineuses.
Le Nasdaq après l'éclatement de la bulle internet
C'est l'un des krachs boursiers les plus retentissants de ces dernières années. A la fin des années 1990, les investisseurs américains appâtés par la perspective de profits rapides se ruent sur les valeurs technologiques, promises à un avenir radieux. L'indice du Nasdaq, où sont cotées les entreprises américaines appartenant, selon l'expression de l'époque, à la "nouvelle économie", s'envole. Les capitalisations boursières des entreprises atteignent des niveaux bien supérieurs à ceux que devraient autoriser leurs profits.
En mars 2000, c'est la douche froide : la "bulle internet" éclate. Comme la popularité de François Hollande, l'indice Ixic du Nasdaq perd plus des trois quarts de sa valeur : de 5 048 points, il passe à 1 139. Mais cette dégringolade s'effectue en deux ans et demi, contre deux ans et trois mois pour le chef de l'Etat.
Le poids de Karl Lagerfeld
Le médiatique couturier allemand n'a pas toujours eu sa silhouette élancée devenue iconique. A la fin des années 1990, le directeur artistique de Chanel et de Fendi atteint en effet les 102 kilos. Souhaitant retrouver la sveltesse de ses vingt ans, il entame, en 2000, sous la supervision d'un médecin un régime draconien. Il perd 42 kilos, soit plus de 40% de sa masse corporelle, en seulement treize mois. Lagerfeld médiatise son tour de force, et fait le tour des plateaux télé en 2002 pour présenter son livre, Le Meilleur des régimes.
Il reste cependant moins performant que celui subi par la cote du chef de l'Etat : le président de la République, lui, a mis neuf mois pour perdre 40% de sa popularité de juin 2012.
Le PIB de la Grèce après la crise
Après la découverte, fin 2009, d'un déficit public largement supérieur aux prévisions, les autorités grecques ont pris une batterie de mesures de rigueur destinées à endiguer l'endettement du pays.
Salaires gelés dans la fonction publique, hausse massive des taxes... L'austérité décidée par Athènes grève rapidement la croissance : selon les données de la Banque mondiale, le produit intérieur brut du pays est passé de 341,6 milliards de dollars en 2008 à 241,7 milliards en 2013. Une chute conséquente pour l'économie du pays, mais sans comparaison avec celle subie par la cote de François Hollande.
Le nombre de vidéoclubs en France
C'était, il y a encore dix ans, un commerce très couru des Français. Les vidéoclubs, où se louaient cassettes vidéo et DVD, ont été frappés de pleins fouets par l'essor du piratage et des offres de vidéos à la demande. Selon un rapport (document PDF) du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) datant de mars 2010, la France a perdu la moitié de ses 2 500 à 3 000 vidéoclubs en trois ans à peine. La confiance des Français envers leur président, elle, a perdu la moitié de sa valeur en tout juste dix mois.
La cote de Yoann Gourcuff sur le marché des transferts
Eté 2010 : Yoann Gourcuff est l'étoile montante du foot français. Il sort de deux saisons convaincantes chez les Girondins de Bordeaux, est régulièrement appelé en équipe de France... On compare même sa technique, lorsqu'il inscrit des buts venus d'ailleurs, à celle de Zinédine Zidane. L'Olympique lyonnais n'hésite donc pas à casser sa tirelire en août pour s'offrir le meneur de jeu bordelais contre 22 millions d'euros.
Quatre ans plus tard, Gourcuff n'a cessé de décevoir. Régulièrement blessé (il n'a pris part qu'à la moitié des matchs de son équipe depuis son arrivée, rapportait Le Parisien en avril), terne dans le jeu, il a vu sa valeur marchande sur le marché des transferts fondre comme neige au soleil.
De 22 millions d'euros après le Mondial 2010, sa cote a perdu 77% de sa valeur. Elle est désormais évaluée à 5 millions par le site allemand spécialisé Transfermarkt. Une dégringolade d'ampleur égale à celle de la popularité du chef de l'Etat, mais – maigre consolation pour le footballeur – deux fois moins rapide.
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