Frédéric Mitterrand prend la défense d'Orelsan
"Je trouve toute cette polémique tout à fait ridicule. Orelsan exprime le dépit amoureux, avec des termes qui ne sont pas les miens (...) mais il a tout à fait le droit de l'exprimer", a déclaré Frédéric Mitterrand.
Orelsan fait l'objet depuis fin mars d'une polémique née du clip de "Sale pute", qu'il ne joue plus sur scène et qui n'est pas dans son album. Dans cette chanson, le rappeur se met dans la peau d'un jeune homme qui accable d'insultes et de menaces très crues son amie qui vient de le quitter. Des associations ont vu dans ses textes une apologie de la violence envers les femmes, ce dont il s'est défendu.
"Je ne trouve rien de choquant ni de répréhensible à la manière dont il le chante", l'a encore défendu le ministre de la Culture, ajoutant que "Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qui sont devenues des classiques".
Le concert que le rappeur devait donner aux Francofolies de La Rochelle, qui s'achèvent ce soir, a été déprogrammé, provoquant là aussi une vive polémique. Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, qui subventionne le festival, ne serait en effet pas étrangère à cette déprogrammation. Elle a été accusée par le fondateur des "Francos", Jean-Louis Foulquier, d'être à l'origine de l'annulation de la prestation du chanteur par un "chantage aux subventions."
Ségolène Royal a nié avoir fait du chantage pour obtenir la déprogrammation du rappeur aux Francofolies, tout en restant très ferme sur la lutte contre les violences faites aux femmes : l'ancienne candidate à l'Elysée "assume avoir
sollicité des informations" après avoir été saisie par des associations et avoir "exprimé sa satisfaction" à l'annonce de la déprogrammation. Le patron des "Francos", Gérard Pont, a tenté de mettre fin à la bronca en réaffirmant aujourd'hui que cette déprogrammation n'avait été guidée "ni par des pressions ni par une volonté de censure" et qu'il avait pris la décision "seul" afin que "le festival se passe sereinement".
Pour le ministre de la Culture, "c'est beaucoup d'agitation pour rien". Orelsan a "le droit tout à fait légitime de composer sa chanson et de la chanter où il veut".
De son côté, Orelsan, qui avait manifesté hier son souhait de rencontrer le ministre de la Culture, se félicite, dans une interview accordée au quotidien Sud-Ouest, du "débat sur la censure" provoqué par la déprogrammation de son concert.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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