: Info franceinfo Affaire des assistants du FN au Parlement européen : Marine Le Pen et 26 autres personnes seront jugées pour détournement de fonds publics
La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire dite des assistants parlementaires. Elle et 26 autres personnes seront jugées à l'automne 2024 pour détournement de fonds publics, suspectés d'avoir détourné des fonds de l'Union européenne pour rémunérer des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le parti, selon les informations de franceinfo confirmées par le parquet de Paris.
Le procès aura lieu du 30 septembre 2024 au 27 novembre 2024, et sur le banc des accusés se trouveront donc Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, ainsi que le parti Rassemblement national en tant que personne morale.
Marine Le Pen conteste les faits
"Conformément aux réquisitions du parquet de la juridiction interrégionale spécialisée financière du parquet de Paris, 28 personnes sont renvoyées devant la juridiction de jugement, parmi lesquelles le Rassemblement national, Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen ou Wallerand de Saint-Just", confirme le parquet de Paris à franceinfo.
Fin septembre, le parquet de Paris avait requis ce procès pour le Rassemblement national et 27 personnes liées au parti, soupçonnées d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016.
Vendredi, le RN a réagi dans un communiqué : Marine Le Pen n'a "commis aucune infraction, ni irrégularité". "Nous contestons formellement les accusations formulées contre nos députés européens et assistants parlementaires", explique le parti, assurant que le procès lui donnerait "enfin l'occasion" de se défendre sur le fond "et de faire valoir (ses) arguments de bon sens".
La liste des personnes visées par le ministère public rassemble la grande majorité des figures du parti du milieu des années 2010 : 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national (rebaptisé RN depuis), 12 autres ayant été leurs assistants parlementaires, mais aussi quatre collaborateurs du parti d'extrême droite.
Un préjudice de près de 7 millions d'euros en huit ans
L'enquête a débuté en mars 2015, après un signalement du Parlement européen à la justice française sur de possibles irrégularités du FN concernant des salaires versés à des assistants parlementaires. Les investigations ont ensuite été confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens.
Après plusieurs refus de se présenter devant les juges, Marine Le Pen a été mise en examen en juin 2017 pour "abus de confiance" et "complicité", des poursuites requalifiées plus tard en "détournement de fonds publics". Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.
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