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Le Front national mis en examen dans l'affaire des assistants parlementaires européens

La présidente du parti, Marine Le Pen, avait déjà été mise en examen dans ce dossier.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marine Le Pen, au siège du Front national à Nanterre (Hauts-de-Seine), le 8 décembre 2017. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le Front national a été mis en examen le 30 novembre pour "recel et abus de confiance" en tant que personne morale dans l'affaire des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires européens, a confirmé le trésorier du parti, mardi 12 décembre, après une information révélée par Le Monde. Sa présidente Marine Le Pen avait déjà été mise en examen dans ce dossier. "C'est la suite logique de la procédure", a déclaré Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti. Franceinfo fait le point sur cette affaire et ses derniers avancements. 

Sur quoi porte cette affaire ? 

L'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) soupçonne plusieurs eurodéputés du Front national d'avoir rémunéré avec leur enveloppe parlementaire des assistants qui travaillaient en fait uniquement pour leur parti en France.

Les juges cherchent à déterminer si le parti d'extrême droite a mis en place un système généralisé pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés, mais sans que leur travail ait un lien avec les activités du Parlement européen. Le Parlement estime son préjudice à cinq millions d'euros.

Le FN a demandé la récusation de la juge d'instruction ayant prononcé cette mise en examen, au motif de son appartenance au syndicat de la magistrature, qui "a pris, très fréquemment, des positions politiques très hostiles au Front national", est contraire à "l'exigence d'impartialité". 

Où en est l'enquête ? 

L'enquête est ouverte en 2015. Les enquêteurs avaient saisi chez Wallerand de Saint-Just, le trésorier du Front national, une lettre de juin 2014, révélée par Le Monde, où il proposait de faire "des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires". Le 30 mars, il s'en était défendu sur franceinfo : "Il n'y a jamais eu de système mis au point, nous n'avons rien fait d'illégal, nous n'avons jamais voulu prendre le moindre centime au Parlement européen." 

Le siège du parti à Nanterre avait été perquisitionné en février 2016 et de nouveau en février 2017. La campagne présidentielle avait apporté un nouveau rebondissement dans l'affaire, quand Marine Le Pen avait refusé de rendre à une convocation des juges le 10 mars et dénoncé une "opération politique". Elle a finalement été mise en examen le 30 juin 2017. 

Qui est concerné ? 

L'enquête vise dix-sept eurodéputés ou ex-eurodéputés Front national. Parmi eux figurent Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot, Florian Philippot, et la présidente du Front national, Marine Le Pen. Six d'entre eux, dont Jean-Marie et Marine Le Pen, font déjà l'objet de retenues sur leurs indemnités et leurs frais. L'enquête porte aussi sur au moins une quarantaine d'assistants.

Marine Le Pen a été mise en examen le 30 juin pour abus de confiance et complicité d'abus de confiance. Il lui est reproché d'avoir utilisé des fonds du Parlement européen pour Catherine Griset, sa cheffe de cabinet – déjà mise en examen depuis le 22 février pour recel d'abus de confiance – et pour Thierry Légier, son garde du corps. 

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