"Un moment important pour elle comme pour la vie politique française" : Marine le Pen à la barre dans le procès des assistants parlementaires du FN

La triple candidate malheureuse à la présidentielle encourt notamment une peine d'inéligibilité qui pourrait l'empêcher d'être candidate à la prochaine présidentielle.
Article rédigé par franceinfo
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Marine le Pen arrivant au Tribunal de Paris, le 30 septembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

Des explications particulièrement attendues. Marine Le Pen est à la barre du tribunal pendant trois jours. La cheffe de file des députés RN est interrogée, pour la première fois, à partir du lundi 14 octobre après-midi par le tribunal correctionnel de Paris, dans le procès des assistants parlementaires européens du FN, pour des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires, qu'elle conteste formellement.

La leader d'extrême droite est soupçonnée d'avoir mis en place un système de détournement des fonds européens. Les enjeux de cette audience sont lourds pour la leader de l'extrême droite, qui encourt une peine de prison, une lourde amende et surtout une peine d'inéligibilité de cinq à dix ans, susceptible donc d'entraver ses ambitions présidentielles pour 2027. D'ici mercredi, Marine le Pen va donc tenter de convaincre les juges de sa bonne foi et le ton s'annonce incisif, voire rugueux, malgré le calme affiché à l'ouverture du procès.

Marine le Pen agacée et remontée

Au premier jour du procès il y a deux semaines, Marine le Pen, souriante, se disait "sereine et prête à répondre à toutes les questions du tribunal". Deux jours plus tard, changement de ton avec une première déclaration à la barre où la cheffe de file du RN entame une heure de show en évoquant un dossier coloré politiquement. Jeudi dernier, nouvelle charge cette fois contre la Présidente du tribunal avec une interview au journal Le Point pour dénoncer "une tonalité de partialité" chez la juge.

C'est donc une Marine le Pen remontée qui s'apprête à passer sur le grill pendant trois jours, agacée sans doute aussi par la défense approximative des autres prévenus jusque-là. Une ancienne assistante parlementaire qui reconnaît avoir été "balancée" d'un contrat à un autre, l'ancien eurodéputé Fernand le Rachinel qui admet "à l'époque, c'était comme ça, plus libre", jusqu'à cette confession de son ancien collègue Bruno Gollnisch : "Quand on en a eu l'opportunité, on s'est efforcés de faire coïncider le droit avec les faits".

Grosse préparation avant l'audience

Ces derniers jours, Marine le Pen a beaucoup travaillé avec son avocat pour connaître le dossier sur le bout des doigts, nous raconte son entourage. Elle veut pouvoir répondre à toutes les questions à la barre. Depuis plusieurs semaines, les proches de la cheffe de file des députés du RN répètent qu'elle a beaucoup de choses à dire et des éléments nouveaux à apporter au tribunal. Sa défense va tourner autour de deux axes qu'elle a établis : ce procès a lieu car la justice comprend mal le fonctionnement des partis politiques français, et aucun des prévenus dans cette affaire ne s'est enrichi personnellement.

Marine Le Pen est sûre de sa bonne foi, à la fois sereine et combative, confie le député européen Alexandre Varaut, porte-parole du parti dans ce procès. Un proche conclut : "Ces trois jours d'audience sont un moment important pour elle comme pour la vie politique française. Car même si personne au RN ne veut y croire, en cas de condamnation la justice peut empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine présidentielle."

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