La seconde femme qui a porté plainte contre Gérald Darmanin dit s'être "sentie obligée" d'avoir un rapport sexuel avec lui

La seconde femme à avoir porté plainte contre Gérard Darmanin affirme s'être "sentie obligée" d'avoir des relations sexuelles avec lui pour obtenir un logement et un emploi, selon un témoignage publié dimanche 25 février par Mediapart. "[Il] a abusé de moi mais il ne m'a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui, explique cette habitante de Tourcoing (Nord), citée sous le prénom Sarah. Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail." Cette femme a déposé plainte le 13 février à Paris pour abus de faiblesse, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire.

Sarah affirme avoir sollicité pour la première fois en septembre 2015 celui qui était alors maire de Tourcoing, dans l'espoir notamment de changer de logement. Un échange par SMS s'engage et cette femme, qui se dit en situation de précarité, envoie au maire une photo d'elle, tout à fait "normale", pour se rappeler à son souvenir.

Une première plainte classée sans suite

Plusieurs mois plus tard, Gérald Darmanin la retrouve à son domicile et ils ont une première relation sexuelle. "Il m'a (...) dit que mon dossier logement, il allait s'en occuper. Il m'a pris la main et il l'a posée sur son sexe. J'avais compris ce qu'il voulait. J'ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation", raconte Sarah a Mediapart. Elle aurait à nouveau eu des rapports avec Gérald Darmanin en juin 2016, dans un hôtel francilier. Elle aurait ensuite continué à échanger des SMS avec lui, notamment des "messages coquins" et des photos d'elle dénudée, afin qu'il "ne l'oublie pas".

Contactés par Mediapart, les avocats de Gérald Darmanin ont appelé "chacun à la plus grande prudence". Ils ont souligné que la première plainte déposée contre le ministre de l'Action et des comptes publics a été classée sans suite mi-février. Une première femme, Sophie Patterson-Spatz, avait accusé Gérald Darmanin de viol mais l'enquête n'a "pas permis d'établir l'absence de consentement", selon le parquet de Paris. Elle est elle-même visée par une plainte pour dénonciation calomnieuse déposée par le ministre, qui assure n'avoir "jamais abusé" d'une femme ou de ses fonctions.