Vidéo Gérald Darmanin, nouveau garde des Sceaux, souhaite "augmenter le budget" de son ministère, déplorant une justice "trop lente"

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Gérald Darmanin, qui a pris ses fonctions au ministère de la Justice mardi, a choisi de se rendre le jour de Noël, pour son premier déplacement, au tribunal judiciaire d'Amiens (Somme) et au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).
Gérald Darmanin au tribunal d'Amiens Gérald Darmanin, qui a pris ses fonctions au ministère de la Justice mardi, a choisi de se rendre le jour de Noël, pour son premier déplacement, au tribunal judiciaire d'Amiens (Somme) et au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise). (FRANCEINFO)
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Gérald Darmanin, qui a pris ses fonctions au ministère de la Justice mardi, a choisi de se rendre, mercredi, pour son premier déplacement, au tribunal judiciaire d'Amiens (Somme) et au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).

"Elle est malheureusement trop lente." La justice doit être plus "rapide", a déclaré Gérald Darmanin, mercredi 25 décembre, lors de son premier déplacement en tant que garde des Sceaux. Au lendemain de son arrivée au ministère, il a choisi de se rendre au tribunal judiciaire d'Amiens (Somme) et au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).

"Cette rapidité, elle passe par plus d'effectifs, plus de greffiers et plus de magistrats", a poursuivi Gérald Darmanin. Alors que le déficit de l'Etat suscite l'inquiétude, il souhaite "pouvoir obtenir" des "crédits supplémentaires" pour la justice. Son premier rendez-vous "officiel", prévu lundi matin, sera avec Amélie de Montchalin, nouvelle ministre du Budget, pour discuter des crédits pour son ministère. "Pour qu'il y ait plus de rapidité et de fermeté, il faut qu'il y ait un peu plus de moyens", a-t-il, tout en rappelant qu'il a lui-même occupé la fonction de ministre des Comptes publics pendant trois ans.

"Il faut des places de prison pour des petites peines"

"Je suis un homme de dialogue. Partout où je suis passé (...), j'ai toujours écouté tout le monde, hier j'ai appelé l'intégralité des responsables syndicaux", a ajouté l'ancien maire de Tourcoing (Nord), attendu au tournant par les magistrats. Gérald Darmanin a annoncé qu'il les rencontrerait "dès demain" pour "ceux qui sont à Paris". "Tous les sujets sont à mettre sur la table", a-t-il déclaré. Il a ainsi redit, sans annoncer de mesures, qu'il était favorable aux "courtes peines, qui doivent être exécutées", et à la construction de nouvelles places de prison "à taille humaine". "Il faut des places de prison pour des petites peines", a-t-il martelé.

Il faut "repenser les très courtes peines de prison", a réagi sur franceinfo le secrétaire général du Syndicat national pénitentiaire-FO, tout en mentionnant que la prison doit avoir "un sens pour la personne condamnée". "Si on se contente d'enfermer des gens 24h/24 avec une heure de promenade par jour et si on ne construit rien avec eux, forcément, on fabrique de la récidive", poursuit Sébastien Nicolas. Celui-ci demande des "programmes de prise en charge" pour mieux "travailler à la réinsertion des personnes détenues", alors que la surpopulation carcérale bat des records en France. "Aujourd'hui, nous avons 80 000 détenus pour 61 000 places", déplore-t-il.

"Nous allons nettoyer les prisons"

En début de soirée, lors de sa visite au centre pénitentiaire de Liancourt, le nouveau ministre de la Justice a, justement, déclaré vouloir cesser de faire des prisons "un lieu de la reproduction du crime", où des agents pénitentiaires sont "agressés" et soumis à des pressions "extrêmement fortes", et où des détenus "continuent leurs trafics". "Nous allons nettoyer les prisons de toutes les difficultés que vivent les agents pénitentiaires. Ce sera difficile (...) et ça prendra sans doute du temps, mais j'y mettrai tous les moyens", a-t-il encore promis, d'après l'AFP.

Le ministre de la Justice a par ailleurs déclaré être favorable à l'introduction de la notion de consentement dans la loi sur le viol. "Les violences faites aux femmes sont un continent que nous découvrons tous les jours", a-t-il déclaré. "Les violences faites aux enfants sont aussi extrêmement graves et vont souvent de pair avec les violences faites aux femmes", a ajouté Gérald Darmanin, qui place également le "narcobanditisme" et la "lutte contre le séparatisme islamiste" au cœur de ses priorités.

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