"Place nette XXL" : LFI demande la mise en place d'une commission d'enquête sur les opérations antidrogues de Gérald Darmanin
Appuyés par l'ensemble de leur groupe parlementaire, les députés de La France insoumise Antoine Léaument et Ugo Bernalicis ont déposé une proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les opérations antidrogues, baptisées "Place nette XXL" et mises en place par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les deux élus demandent la mise en place d'une commission d'enquête après un couac survenu lors du lancement d'une opération "Place nette XXL" à Strasbourg. Mardi 2 avril le ministre de l'Intérieur avait annoncé sur X : "Tôt ce matin, 3 nouvelles opérations anti-drogues 'Place nette XXL' ont été lancées à Toulouse, Strasbourg et Nantes". Mais dans la foulée, la préfecture du Bas-Rhin avait communiqué auprès de France Bleu Alsace qu'une opération antidrogue à Strasbourg n’était pas prévue mardi mais mercredi matin. A la mi-journée, la préfecture avait rétropédalé pour s'aligner sur les propos de Gérald Darmanin en confirmant que l'opération avait débuté le matin à Strasbourg et pour une durée de trois semaines. Ce cafouillage autour de cette opération avait suscité de vives réactions, notamment de la part des oppositions. "La bourde XXL permet aux narcotrafiquants de faire place nette pour échapper à l'opération", a ainsi taclé le député LFI de Strasbourg Emmanuel Fernandes.
Coup de com' ou efficacité ?
Selon les députés Insoumis, l'annonce de cette opération sur X par Gérald Darmanin s'apparente à "un fiasco". "Pour le ministre de l’Intérieur, face aux trafics de stupéfiants, il est plus important de communiquer que d’être efficace dans la lutte", écrivent-ils dans leur proposition de résolution. Plus largement, en exerçant leur "droit de tirage" annuel permettant l'inscription à l'ordre du jour d'une proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête, les élus LFI veulent analyser l'efficacité des opérations "Place nette XXL" et leur coût ou encore "les problèmes qu'elles posent pour l'indépendance de la justice". Aussi, cette commission d'enquête doit viser, selon eux, à "retracer la chaîne de décision qui a conduit à mener ces opérations très médiatiques à quelques semaines des élections européennes", indiquent-ils dans un communiqué.
Lancée en grand pompe à Marseille le 19 mars, avec la visite surprise d'Emmanuel Macron, cette campagne s'est ensuite démultipliée sur tout le territoire. Dix jours plus tard, le ministre de l'Intérieur vantait les effets de ces opérations qui produisent selon lui "énormément d'effets".
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